La fermeture des frontières entre la Guinée et ses voisins du Sénégal, la Sierra Léone et  la Guinée Bissao pénalise les commerçants et les transporteurs de camion. Il y a quelques mois, la Guinée a officiellement fermé ses frontières pour des raisons sécuritaires. Ce qui provoque de lourdes pertes pour certains guinéens.

C’est le cas d’Amadou Oury Barry dont les marchandises sont bloquées à la frontière Sierra Léone affiche son regret : « Bientôt dix mois la frontière est hermétiquement fermée, les marchandises sont en train de pourrir, les camions ne passent pas. Chaque responsable que tu demandes, il dit que la décision vient de plus haut niveau, ça ne dépend pas d’eux. Même nous on se pose des questions pourquoi ».

De nombreuses femmes commerçantes subissent d’énormes pertes suite à cette fermeture, ajoute notre interlocuteur Amadou Oury Barry :

« Tu vas voir une femme pleurer comme un enfant. Elles ont tout perdu. Il y a des femmes qui cultivent des pommes de terre et d’autres produits alimentaires pour envoyer au Sénégal et en Sierra Léone. Il y en a aussi qui produisent en Sierra Léone pour envoyer en Guinée. Tous ces produits sont en train de périr aujourd’hui ».

Cette fermeture des frontières pénalise également les transporteurs des camions des marchandises. Ousmane Horoya Sylla Secrétaire général de la confédération syndicale des transporteurs de Guinée déplore la situation :

« Quand tu prends la route du Sénégal, il y a au moins 150 camions qui sont bloqués de l’autre côté, et c’est à peu près le même nombre de véhicules qui se trouve du côté de la Guinée pour aller au Sénégal. Imaginez-vous que trois cent camions pour trois cent chauffeurs et avec combien d’apprentis, alors il y a combien de familles qui comptent sur ces gens-là. Et quand tu prends de l’autre côté de la Sierra Léone c’est la même chose ».

Il faut signaler que les transporteurs et les commençants regrettent les pertes subis. Pire encore est qu’aucun moyen de remboursement n’est prévu. Ainsi ce responsable de syndicat des transporteurs demande à ce que l’Etat trouve une solution afin de leur permettre de vivre.

« Il faut qu’on plaide auprès de l’Etat, ce n’est pas un procès entre nous. On ne peut pas savoir pourquoi c’est fermé, pourquoi ce n’est pas fermé. Nous, on vient auprès de l’Etat pour demander de trouver la solution pour les transporteurs afin nous permettre de vivres. »

Cette fermeture qui intervient au moment où certains producteurs de volailles cherchent à sortir des conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19, risque replonger dans la même crise. C’est le cas de ce jeune entrepreneur Sâa Timothée Millimono, manager d’une ferme avicole.

« J’ai vendu tous mes poulets. J’attends que ce moment-là passe pour reprendre les activités. Les aliments qu’on donne aux poulets sont devenus aujourd’hui très chers. On ne trouve même plus sur le marché, et même quand tu trouves ça se vends très cher. Un casier d’œufs qu’on vendait entre 28.000 et 30.000 fg aux clients aujourd’hui il est vendu à 40.000. Donc je préfère suspendre les activités, et quand les choses vont se calmer, on va reprendre la production ».

Il faut rappeler que c’est en pleine campagne électorale de 2020 que la Guinée a fermé ses frontières avec ses trois pays voisins, le 27 septembre 2020, pour des raisons sécuritaires.

Sylla Youn, pour earthguinea.com

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