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Sory Camara FEGEDEG aux 72h du Livre: « Ce sont les populations qui menacent l’environnement »

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Le président de la fédération des gestionnaires de déchets de Guinée, Sory Camara, était invité dans un panel, lundi 25 avril 2022 aux chapiteaux du palais du peuple de Conakry. Le thème portait sur : « promouvoir la richesse du patrimoine naturel guinéen et son appropriation par la population guinéenne ». C’était au comptedes 72h du livre qui a débuté le 23 avril dernier.

Le fondateur du centre de recherches environnementales et de valorisation de déchets, et également président de la fédération des gestionnaires de déchets de Guinée (FEGEDEG) est revenu sur le contenu des débats, notamment l’application des textes de loi régissant la protection de l’environnement en Guinée.

« Il faut d’abord retenir qu’au-delà de tout ce qui a été  proposé, il est aujourd’hui urgent que le gouvernement respecte son engagement. Il y a des textes qui sont faits, il y a des lois qui sont votées, il y a des conventions qui sont signées, mais le niveau d’application est vraiment médiocre. Il faut aujourd’hui que tous ces textes soient appliqués à leur juste valeur ».

Sory Camara pense que la population doit avoir une bonne perception des problèmes environnementaux auxquels elles sont confrontées. Il s’agit notamment du climat, de la catastrophe et des menaces contre la biodiversité.

« Ce sont les populations qui menacent l’environnement, mais elles mêmes ne savent pas qu’elles font quelque chose de mauvais. Elles ne peuvent pas prendre des dispositions elles-mêmes. Et il faut faire en sorte que chacun s’engage et respecte son engagement. Si vous êtes entrepreneure, que vous respectez votre responsabilité sociétale environnementale. Si vous produisez les déchets ou vous êtes détenteur d’un contrat, que vous faites la responsabilité élargie aux producteurs. Les commerçants doivent respecter la procédure équitable. Donc chacun, à un niveau d’engagement, doit respecter cela, mais c’est à l’Etat de contraindre les gens ».

Le président de la FEGEDEG a aussi profité pour sensibiliser les gens sur la nécessité de la conservation du patrimoine naturel guinéen. Il a insisté surtout sur la protection et gestion durable des ressources forestières guinéennes.  

« A notre niveau, nous avons fait un diagnostic national sur la problématique, surtout au niveau de l’assainissement et des questions de milieu marin. Nous avons compris aujourd’hui que la population n’a pas une bonne perception parce qu’elle ne maitrise pas ces lois dont on parle. C’est l’Etat qui connait et les institutions. Mais comment vous pouvez parler aujourd’hui de code de salubrité à une population qui ne connait même pas ? Les codes sont faits et gardés dans les bureaux, ils ne sont pas vulgarisés. Donc pour nous, notre première action c’est de venir créer ce besoin au niveau de la population en les informant, les sensibilisant. Si elles acceptent, on les forme ».

Pour atteindre ces objectifs, Sory Camara pense que la mise en place d’un programme d’éducation environnementale est nécessaire pour non seulement éduquer la population mais aussi de renforcer leur capacité en matière de résilience. 

« Aujourd’hui, nous avons notre programme d’éducation environnementale en milieu scolaire élargie en grand public. Le programme va informer et éduquer la population et renforcer aussi leur capacité afin qu’elle puisse d’abord être résiliente mais aussi faire des actions qu’elle participe dans le cadre de la prévention et d’atténuation de tous les programmes liés aux problèmes marins ».

Notre interlocuteur a aussi fait montre d’une démarche judiciaire pour faire ramener les décideurs à intégrer les problèmes environnementaux dans leur programme de développement local et durable au niveau national.

« Aussi, nous faisons des plaidoyers auprès de l’Etat, parce que depuis l’année dernière nous sommes sur ça, pour qu’il y ait la justice climatique, c’est-à-dire le tribunal de l’environnement, qui permettra de pousser les réfractaires à mettre de l’ordre dans leur démarche et aussi les décideurs à intégrer les problèmes environnementaux dans leur programme de développement local dans les PACV, mais aussi dans le programme de développement durable au niveau national ».

Il faut souligner que la quatorzième édition des 72 heures du livre de cette année a débuté le samedi 23 avril et a pris fin le lundi 25 avril, avec la participation de plusieurs intellectuels, les écrivains et les lecteurs du pays. Le thème a porté sur « la sauvegarde du patrimoine et de la paix sociale ».

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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