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Mamou : Le monde artisanal affecté par le Covid-19

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Si la pandémie du Coronavirus fait rage à l’économie mondiale, le secteur artisanal ne fait pas exception.

En Guinée, ce sont des milliers de gens qui vivaient grâce à l’économie générée à partir de leurs œuvres artisanales, mais de nos jours avec l’apparition de la maladie du Covid-19 tout a tourné au vinaigre pour ces derniers.

A Mamou, préfecture située à environ 245 Km de Conakry, les artisans des métiers tels que la cordonnerie, la teinture, la saponification, la sculpture, n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer. Un triste fait que déplore bon nombre parmi eux, comme le cas par exemple de Mamadou Saliou Baldé, membre de la structure ‘’Etoile de Guinée’’ que nous avons joint au téléphone.

« A cette période nous avons assez de problèmes, surtout en termes de financement. Nos produits sont là on a du mal à les écouler parce qu’il n’y a pas de déplacement. Ce qui fait que chez nous on est plongé dans une crise économique totale. Nous avons un programme avec la banque AfrilanbFirstbank, c’est à cause de cette maladie que tout est arrêté. Sinon on a notre MC2  à Cosa ».

Au-delà du simple métier de teinture, la cordonnerie et la saponification, Monsieur Baldé dit avoir à son actif, une plaine de 25 hectares qu’il compte valoriser pour faire la culture du maïs, du gingembre et d’autres produits maraichers. Mais curieusement il manque de moyens. « Si j’ai une somme de 150 millions de GNF, je pourrai faire le départ avec ça », a-t-il souhaité.

« J’ai aussi amélioré un centre artisanal pour la formation des jeunes, garçons et filles, pour contribuer de ma manière à la valorisation de la culture locale. Mais malheureusement là aussi je suis en manque de financement pour achever les travaux.  Sinon c’est un centre qui va être composer d’un cyber, d’une salle améliorée pour la teinture, la saponification, il y a une salle pour la formation, la cordonnerie, la couture etc. tout est programmé dans ce projet ».

Depuis qu’il a appris l’apparition de la maladie du Coronavirus, Monsieur Baldé dit avoir pris toutes les dispositions sanitaires afin de protéger lui et sa famille, et de même que pour son milieu de travail. Il cite :

« Bien avant le coronavirus j’avais deux kits chez moi pour se laver les mains. J’ai confié ça à une de mes filles qui vérifie chaque jour, dès que l’eau manque elle remplace encore. Donc par rapport aux mesures sanitaires moi je l’ai commencé très tôt, je peux dire que depuis au temps d’Ebola. Et quand le Coronavirus est venu je n’ai fait que renforcer cette mesure pour protéger ma famille. Les bavettes chez moi, même les bébés portent », dira-t-il avant d’interpeler ses concitoyens :

« Mon conseil est de dire aux guinéens que c’est une maladie qui existe, non seulement elle existe mais aussi chacun doit prendre toutes les précautions pour l’éviter. Et c’est ce que je dis aux gens de mon village à Labé, sur l’existence de la maladie. Et quand ils voient un étranger par exemple qui vient d’ailleurs de ne pas trop s’approcher de lui tant qu’ils ne sont pas sûrs de son état de santé », rappelle notre interlocuteur.

A l’instant où on communiquait avec notre interlocuteur, il se trouvait dans un carrefour de la ville pour exposer ses produits, si de grâce il pouvait profiter de la visite de quelques clients pour ne pas rentrer bredouille à la maison, surtout à cette période du mois de Ramadan.

Sylla Youn, pour eathguinea.org

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