Guinée-Sécurité alimentaire : Le ministre de l’Agriculture invite la presse à s’investir dans la production agricole
Ce vendredi 15 Avril 2022 à Conakry, le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Mamoudou Nagnalen Barry, a rencontré les hommes de médias. L’objectif était d’inviter les journalistes à s’intéresser à la production agricole en vue de participer à lutter contre la crise alimentaire qui menace déjà les pays à la suite des conséquences de la guerre entre l’Ukraine et la Russie.
« Vous êtes mieux informés par rapport à ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Et je pense que vous connaissez mieux que nous autres quelles sont les conséquences de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale. En tant que patriote, il est important de contribuer lutter contre cette crise mondiale alimentaire dans laquelle les pays sont en train de fermer leurs frontières à l’exportation aux autres pays ». Il faut dire qu’en Afrique de l’ouest notamment, certains pays sont en train de fermer les frontières. Le maïs, le riz, le blé et bien d’autres produits ne sortent plus de leurs territoires comme avant. Si nous ne produisons pas localement, le risque est très important, s’inquiète le ministre de l’Agriculture. « En 2023, on n’aura pas d’excuses quand les autres fermeront leurs frontières. On ne pourra nous en prendre qu’à nous-mêmes. C’est pour cela qu’il faut nous mettre à la tâche. Et c’est exactement pour cette raison que nous avons invité la presse aujourd’hui. Nous allons inviter d’autres corporations dans les semaines qui viennent pour leur dire aussi de s’intéresser à l’agriculture, parce que notre patrie a besoin de nos mains et de nos ressources pour produire ».
Certains produits sont prioritaires, selon le ministre de l’Agriculture, il s’agit notamment du riz et des produits liés à la consommation de poulets, mais aussi des produits maraichers. Ainsi, les efforts devront être orientés vers ces filières afin de répondre aux besoins sur le marché. « Les poulets sont nourris à partir du maïs, donc le maïs devient aussi un produit prioritaire. Ensuite le riz, tout le monde connait l’importance du riz dans notre pays. Donc nos efforts doivent être beaucoup plus concentrés sur le riz, ensuite le maïs. Et après ces deux produits, il y a des produits maraichers qui sont aussi très prioritaires pour nous, notamment l’oignon, la tomate etc. pour lesquels notre pays paie environ 50 millions de dollars par année à l’étranger. Et pour faire venir le riz, nous payons plus de 350 millions de dollars par année. Et une autre facture d’au moins 50 millions de dollars pour les produits avicoles. Donc nous sommes nourris par les autres pendant que nous pouvons nous nourrir nous-mêmes ». A cet effet, le ministre Mamoudou Nagnalen Barry réitère l’engagement de son département à accompagner tout journaliste ou tout organe de presse qui veut se lancer dans l’agriculture à travers le fonds de développement agricole créé à cet effet. « Le ministère est prêt à accompagner ceux qui veulent s’investir dans l’agriculture. Il y a un fonds de développement agricole qui a été créé il y a deux ans, qui n’était pas tout à fait opérationnel et qui n’a jamais eu de ressources budgétaires pour faire son travail. Le président de la transition a décidé d’apporter le maximum d’appui à ce fonds, et si vous l’avez remarqué dans la feuille de route de monsieur le Premier Ministre et dans le budget 2022, le secteur agricole ressort très clairement avec son budget qui a doublé cette année par rapport à l’année passée ». Par ailleurs, le Fonds de développement agricole a commencé son travail sur le terrain, ajoute le ministre de l’Agriculture, en mettant sur le marché 50 tracteurs ouverts à tous les Guinéens. Ces traceurs sont vendus à des prix très abordables et avec des conditions de remboursement très flexible, indique-t-il.
« Il y a des tracteurs de 90 CV qui sont vendus par le Fonds de développement agricole à un prix de 330 millions. Et la personne intéressée ou la coopérative intéressée paie le tiers, donc 115 millions environ et le restant est payé sur deux ans ou trois ans en fonction des activités. Cette offre est ouverte à tous les Guinéens. L’annonce a été faite sur la page du ministère et sur la page du Fonds de développement agricole. Il y a des agriculteurs qui ont déjà leurs tracteurs dans leurs champs aujourd’hui. Au même moment, l’Etat a une centaine d’autres tracteurs qui sont dispersés à travers le pays pour faire les locations pour les petits exploitants qui n’ont pas les moyens d’acheter les tracteurs. Celui qui a deux hectares ou dix hectares n’a pas besoin d’acheter un tracteur parce qu’un tracteur peut travailler jusqu’à deux cents hectares l’année. Donc si tu as 15 hectares tu n’as pas besoin d’avoir ton propre tracteur mais tu peux louer un tracteur du ministère pour labourer et tu paies par jour », rassure le ministre de l’Agriculture, Mamoudou Nagnalen Barry.
Il faut rappeler que cette rencontre s’est tenue au département de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie maritime où elle a été délocalisée de facto. Et environ une cinquantaine de représentants de médias y ont pris part.
Sylla Youn, pour earthguinea.org