Le harcèlement sexuel devient de plus en plus une pratique courante dans certains lieux de travail en Guinée.  Les filles à la recherche d’emploi sont les premières victimes, car certains responsables profitent de l’occasion pour poser des conditions contre l’emploi. Un acte dénoncé par certaines femmes de Conakry à l’occasion de la célébration de ce mois de mars dédié à la femme.  

Dans les zones minières par exemple, certaines femmes sont face à des mariages circonstanciels pour subvenir à leur besoin quotidien, ainsi que celui de la famille.  Madame Barry, Directrice exécutive et consultante en développement local Genre et Industrie extractive fait l’état des lieux.

« Quand on avait organisé un forum genre et mine, les femmes nous avait rapporté qu’elles sont victimes de mariage de concubinage pour leur permettre de participer à l’extraction artisanale de l’or afin d’avoir des sources de revenue. Une fois cette période terminée, elles retournent chez leur mari. Mais malheureusement, il peut y avoir des grossesses non désirées, elles peuvent faire des enfants. Et quand elles font des enfants et qu’elles retournent chez leur mari, ces enfants sont abandonnés ».

Si certaines femmes défendent leurs droits, par contre d’autres ne savent pas la procédure à suivre pour être entendues. Marie Ivonne Coumbassa de l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) donne son point de vue.

« Il y a beaucoup de femmes qui sont menacées par leurs responsables. Ces responsables font des avances, quand la femme refuse, on refuse de lui donner des responsabilités, donc elles sont marginalisées. Mais dans le secteur financier, c’est rare de voir, parce qu’au moins il y a une structure responsable qui défend leur cause », a-t-elle fait savoir, avant d’ajouter :  

« Maintenant dans le secteur public, les femmes sont bloquées, elles n’évoluent pas, elles ne savent pas leurs droits et leurs devoirs. Elles ne se plaignent pas. Et quand tu ne te plains pas, c’est difficile que les associations des femmes te défendent ».

Selon un rapport de Human Rights Watch, ‘’les gouvernements devraient renforcer les prérogatives des instances de soutien aux employé(e)s pour aider celles qui font  face au harcèlement sexuel et aux autres formes de violence basées sur le genre, y compris les violences conjugales’’.

Aussi, ‘’l’année 2020 a été dévastatrice pour les droits des femmes. Certains trouvent que cette affirmation est contredite par le nombre de victimes faites par la pandémie parmi les hommes, qui est supérieur à celui des femmes. Mais l’impact de la pandémie sur les conditions de vie de ces femmes a été bien pire que sur les hommes’’, selon un autre rapport. 

Pour terminer, il faut rappeler qu’en Guinée, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2021, des recommandations ont été faites par cette couche afin de minimiser les dangers du harcèlement sexuel dans les services publics et privés du pays.

Sylla Youn, pour eathguinea.org

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