L’ONG Observatoire citoyen de la gouvernance présente son rapport après plusieurs jours d’enquête sur le terrain
C’est au cours d’une conférence de presse animée ce mercredi 28 avril 2021 à la maison de la presse à Conakry que l’Observatoire citoyen de la gouvernance et de la redevabilité a présenté son rapport d’étude sur les opérations de déguerpissements à Conakry et ses environnants.
Selon le contenu de ce rapport, le premier trimestre de l’année 2021 a été particulièrement dur pour le peuple de Guinée. C’est dans cette optique que l’observatoire citoyen de la gouvernance et de la rédevabilibté (OCGR) a mené cette étude focalisée dans les communes de Dixinn, Matam, Matoto, Coyah et Dubreka.
Son porte-parole, Ange Gabriel Haba, explique que l’étude a porté sur un échantillon de 1167 personnes directement victimes de l’opération.
« On a fait un échantillon de 1167 personnes interviewées. Après traitement des données, 1117 questionnaires ont été valablement retenus. Sur ces 1117 personnes interrogées, 1031 soit 92% ont répondu par non contre seulement 86 personnes soit 8 % ».
Il faut signaler que plusieurs autres coins démolis lors de l’opération de déguerpissement ont été cités dans ce rapport, indique par ailleurs le porte-parole, Ange Gabriel Haba.
« Nous avons des Magasins-boutiques 29%; Kiosques-conteneurs 32% ; Salons de coiffure 6%; Restaurants-gargotes 7% ; Les maisons 21% »
Parlant de tranche d’âge touchée par ce déguerpissement, l’étude révèle que 784 personnes, soit 70 % sont entre 20 et 49 ans. Plus loin, Ange Gabriel Haba donne le coût estimant des biens démolis.
« Le résultat global de l’étude fait ressortir un montant minimal de 1.91.602.000 GNF ( un milliard quatre-vingt-onze millions six cent deux mille francs guinéens) contre un montant maximal de 1.337.501.000 GNF ( un milliard trois cent trente-sept millions cinq cent un mille francs guinéens ».
Par la même occasion, l’Observatoire citoyen de la Gouvernance et de la redevabilité a aussi fait des recommandations à l’État guinéen. Il demande plutôt :
« Le renforcement de la commission d’enquête annoncée par le chef de l’État par des acteurs non étatiques et des représentants des personnes impactées ; L’élaboration urgente par le ministère en charge de l’urbanisme d’un document spécifique devant servir de cadre aux communes dans la poursuite des opérations de déguerpissements ; La mise en place immédiate d’un fonds pour la réparation des dommages causés aux victimes régulièrement installées »,
Il faut rappeler que le déguerpissement des « encombrants physiques » aux abords de la voie publique lancé depuis début du mois de février a été désapprouvé par certains acteurs politiques, de la façon dont l’opération est menée.
Cependant, lors du récent passage du premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, devant les députés de l’assemblée nationale disait ne pas savoir d’où est venu l’ordre de casser les maisons dans les quartiers.
Sylla Youn, pour earthguinea.org