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Guinée/agriculture : Les producteurs d’anacardes se réjouissent de l’appui du gouvernement

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Le gouvernement guinéen a récemment annoncé en faveur des producteurs d’anacardes, un montant de 15 milliards de francs guinéens pour le rachat des stocks des noix de cajou. Cet appui financier s’inscrit dans le cadre du soutien accordé aux producteurs de la filière, frappés en plein fouet par la pandémie du Coronavirus.

Dans un entretien qu’il nous a accordé, Elhad Sékou Souaré, producteur d’anacarde, et ancien directeur général du développement préfectoral de Boké, nous donne ses impressions.

« C’est une nouvelle qui a été bien appréciée par l’ensemble des  producteurs en général et ceux de la filière anacarde en particulier dans la mesure où Boké est devenu un centre névralgique de la production de l’anacarde. Cette année, Boké a senti moins la présence des chinois, des indiens et des opérateurs qui venaient acheter de l’anacarde. Actuellement, les gens ont sous leurs mains les quantités qui sont déjà produites et qui sont immobilisées ».

Cette disposition prise par l’Etat est vivement saluée par ces derniers comme vient d’affirmer ce producteur. Mais ce qu’il y a lieux de faire, a-t-il recommandé, est de faire en sorte que les démarches qui seront entreprise effet puissent se dérouler convenablement.

« Nous sommes à la période de campagne agricole, il y a des gens qui reçoivent cet appui, si ces gens sont bloqués, ils ont des activités pour pouvoir multiplier les plantations, alors c’est de voir si ça leur permettrait d’acheter des semences, les engrais et les produits phytosanitaires pour pouvoir davantage renforcer leur système de production».

Cependant, la fourniture des intrants, comme annoncé par le gouvernement, constitue une grande partie des préoccupations des paysans. Même si quelque part, ces derniers auraient perdu  presque toute la majeure partie de leur production à cause de la pandémie de coronavirus.

« J’ai une plantation nouvelle qui végète. Actuellement, je vis la vie des autres, et je sais le volume important qu’on a à Dabiss, à Sansalé, à Sangarédi, c’est des quantités énormes qui sont en stock que les gens sont en train de vendre à perte ».

Certains estiment que les plantations d’anacarde dans la préfecture de Boké sont dévastées à travers l’implantions des sociétés minières. Cet interlocuteur répond cette estimation en ces termes :

« Il y a eu des cas ! Mais ceux qui ont eu des plantations occupées par les miniers ont été quand même réglés. Mais en dehors de ça, on a des milliers de plantations en végétation présentement. C’est vrai que ça s’est passé mais quand on rembourse une plantation, vous pouvez faire une nouvelle plantation à partir du montant que l’on a reçu. Peut-être dans les coûts il y a des appréhensions mais on n’a pas pris les plantations pour simplement les prendre. Il y a des commissions qui ont siégé et qui sont intervenues pour que les paysans ne soient pas trop lésés dans le partage».

Comment évacuer les stocks qui se trouvent sous la main, c’est la grosse inquiétude que soulève notre interlocuteur. Pour Sékou Souaré, des dispositions nécessaires doivent être envisagées par les actuels dirigeants.

« Il faut avoir d’abord la clientèle. C’est pourquoi la préoccupation qui doit amener le gouvernement  et les opérateurs comme le président de la chambre nationale de l’agriculture qui est en train de construire des centres de transformation, c’est cela la solution. Si on avait les centres de transformation, on aurait pu éviter ce problème de livrer les produits en nature. Mais actuellement, certains sont obligés de garder leurs produits ou les vendre à des coûts nettement inférieurs à 4000 ou 5000fg, selon la quantité. C’est la saison des pluies et la sortie des produits est difficile », conclut-il.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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