En marge d’un atelier de formation tenu ce lundi 27 janvier 2020 à Conakry sur la gouvernance foncière, la présidente de la fédération des organisations paysannes de la Basse Guinée a plaidé en faveur des femmes par rapport à un accès équitable à la terre. Hadja Foulématou Camara estime que la question de la gouvernance foncière reste encore un frein à l’accès aux femmes dans les activités agricoles en Guinée.
« Aujourd’hui, il y a un nombre important de femmes qui se démarquent dans le secteur agricole. Mais cette question foncière constitue un blocus à l’accès équitable aux activités agricoles pour les femmes en Guinée », a fait savoir la trésorière de la confédération nationale des organisations paysannes de Guinée tout en espérant avoir une réponse satisfaisante au sortir de cet atelier.
Pour notre interlocutrice, il est difficile de parler de la question foncière dans le secteur agricole sans les agriculteurs. A son avis donc, il serait nécessaire d’avoir un accès équitable aux ressources productives afin de permettre aux paysannes de mieux participer à la réduction non seulement de la pauvreté, mais aussi à l’émancipation de la femme en milieu rural.
« L’agriculture familiale au niveau des pays de la CEDEAO est la plus pratiquée. C’est elle qui emploie beaucoup plus de personnes, et qui permet de réduire la pauvreté en milieu rural. Et le gros du problème, ce sont les femmes et les jeunes. Mais c’est surtout les femmes qui constituent la classe ouvrière au niveau des organisations paysannes, et on est très limitée par rapport à l’accès au foncier », déplore Hadja Foulématou Camara tout en demandant aux autorités de trouver des solutions par rapport à cette question brûlante qui reste tout de même fondamentale.
Hadja Foulématou,
Ancienne Présidente du collège des femmes de la sous-région ouest africaine
« Si aujourd’hui l’Etat guinéen en collaboration avec les partenaires favorise l’échange avec les Organisations Paysannes pour mettre un accent particulier sur la gouvernance foncière, je dirais que c’est une bonne chose. Et je crois que cet atelier va changer beaucoup de choses par rapport à l’accès équitable au foncier au niveau rural », souhaite la dame.
« Aujourd’hui, nous avons pris notre place », annonce par ailleurs Hadja Foulématou, « ce qui n’existait pas avant. Aujourd’hui il y a des femmes leaders qui sont présidentes des groupements et des fédérations. Moi-même j’ai été présidente du collège des femmes de la sous-région ouest africaine qui couvre les 15 pays, pendant huit (8) ans. Ce n’est que l’an dernier, on a fait le changement », rappelle la quinquagénaire.
« Au niveau de la basse Guinée, nous sommes vivement représentées, et nous ne comptons pas baisser la voix. Nous sommes en train de développer les projets à travers nos différents collèges des femmes pour nous faire entendre partout en Afrique, voire dans le monde »
Pour terminer, la présidente de la Fédération des Organisations Paysannes de la Basse Guinée a égrené de passage quelques activités réalisées par son collège, à savoir les campagnes de sensibilisation par rapport au changement de comportement lié aux feux de brousse, la coupe abusive des bois, pour ne citer que ceux-là, afin d’éviter certains aléas de la nature.
Sylla Youn, pour earthguinea.org
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