A Boffa, les communautés se plaignent ‘’gravement’’ des conséquences de l’exploitation minières, non seulement sur leurs activités agricoles, mais aussi et surtout sur leurs conditions de vie. En tout cas, c’est que révèle une étude de l’impact de l’exploitation minière sur la sécurité foncière et alimentaire des communautés locales, réalisée par Aboubacar Demba Touré, juriste et membre de l’ONG ACORD-Guinée.
Avec ce dernier, nous avons tenté d’aborder le contenu de ce document, et ensuite de faire des pistes de proposition aussi bien à l’endroit des autorités en vue de trouver une solution de rétablissement des communautés dans leurs droits.
Les propos ont été recueillis par Younoussa Sylla. Lisez… !
Bonjour Monsieur Touré!
Bonjour !
Vous avez effectué une étude sur l’impact de l’exploitation minière dans plusieurs localités de la préfecture de Boffa. Dites-nous, que peut-on retenir de cette étude ?
D’abord, au cours de notre étude, nous avons pu identifier plusieurs sociétés minières qui, parmi elles, certaines ce sont déjà installées et d’autres étaient en phases d’identification des sites ; d’autres étaient en train de construire même des bases vie du personnel. Parmi ces sociétés, nous avons Alufer qui a commencé son exploitation il y a quelques années sur la montagne de Dambayeli. Nous avons constaté aussi la présence des sociétés, telles que Chalco, China Power Investment, d’autres sociétés iraniennes.
Dites-nous, quel était l’objectif réel de cette étude ?
Cette étude a trois objectifs. Le premier, c’est d’évaluer l’impact de l’accaparement et l’acquisition massifs de terre sur les conditions de vie des communautés. Le deuxième objectif, c’est de documenter et d’évaluer ces impacts de l’accaparement sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations. Le troisième, c’est d’identifier et comprendre les acteurs qui se cachent derrière ce phénomène, c’est-à-dire l’accaparement des terres.
Au nombre des résultats obtenus au cours de cette étude, après échange avec les différents acteurs, nous avons relevé que la société Alufer exploite 45 hectares sur le plateau superficiel de la montagne de Dambayeli. Cette montagne surplombe le village de Dakhagbé au bord de la route nationale. Cette société utilise un corridor de 25 Km de long, c’est-à-dire allant de Dakhagbé jusqu’au niveau de Bel air, le port minier. Ce corridor n’est pas bitumé, il est recouvert par moment par un produit chimique que nous n’avons pu identifier par manque de matériels adéquats. Et les populations se plaignent de ce produit qui semble causer des désastres sur l’environnement.
Nous avons identifié également une autre société, c’est la société China Power Investment, nous sommes allés jusqu’à faire la reconnaissance des lieux sur lesquels ils sont en train d’installer leurs sites. Ils ont ciblé aussi d’autres sites où ils étaient en train d’installer des conteneurs pour construire la base vie de leur personnel.
Au cours de votre étude, est-ce que vous avez rencontré quelques personnes ressources avec qui vous avez partagé les avis sur l’implantation de ces sociétés ?
Bien sûr, à travers notre étude, on a fait des échanges aussi bien avec les administrateurs, les populations et quelques responsables des sociétés rencontrées. Il nous a été révélé qu’il y a les acteurs tels que l’Etat, les sociétés minières, les administrateurs territoriaux, les autorités locales et coutumières qui sont impliqués dans l’opérationnalisation de ces entreprises minières dans ces localités.
Selon votre étude, il y a un impact sérieux de l’exploitation minière sur la sécurité alimentaire et mais aussi sur l’environnement à Boffa. Qu’en dites-vous ?
Après avoir rencontré les différents groupements des femmes, ils nous ont révélé que depuis l’arrivée de ces sociétés dans leurs localités, ils ont fait un constat, c’est la baisse drastique des productions agricoles. Cette baisse est due à l’impact de la poussière sur les maraichages, c’est-à-dire les activités agricoles qu’ils font. Donc cela a un impact aussi bien sur les conditions de vie des familles, quand on sait le rôle que joue la femme au sein des familles.
L’autre problème, c’est aussi le tarissement prématuré de certains cours d’eau que nous avons identifiés tout au long de l’étude. Avant, la quantité d’eau diminuait, mais depuis l’arrivée de la société ça tari avant même le moment habituel. Donc ils se sont dit que cela est dû à l’impact de cette exploitation sur l’environnement.
Et l’autre problème environnemental, c’est ce produit chimique qui est déversé au niveau du corridor. Avec la position géographique du corridor et la saison pluvieuse, le ruissèlement transporte ce produit vers les plantations de maraichage, ce qui fait que cela a un impact sur la production.
Vous avez également fait cas à la pollution sonore. Qu’en pensez-vous ?
A Boffa, les populations se plaignaient de la pollution sonore. Quand vous partez à Dakhagbé par exemple, vous verrez que l’exploitation se fait à quelques mètres de la maison de la présidente des femmes maraichères de Dakhagbé. Et cette exploitation se fait 24h/24, depuis des années. Donc ça un impact sonore très grave.
Aussi, l’exploitation de la montagne a entrainé la fuite des bêtes sauvages. Je veux parler des serpents qui ont fui vers le district de Dakhagbé. Les notables nous ont dit qu’il y a actuellement assez de morsure de serpent à Dakhagbé, alors qu’il n’y a même pas un seul centre de santé. Et le seul centre de santé qui a été construit, jusqu’au moment où nous quittions, n’était pas ouvert. Donc il y a ce problème aussi.
Vous avez mentionné que le village de Dakhagbé risque de disparaitre un jour si l’on ne prend pas de disposition. Qu’est-ce qui vous fait dire ?
Vous savez le village est menacé, et c’est un autre problème environnemental. Pendant la saison pluvieuse, les eaux de ruissellement transportent la boue rouge dans tout le village. Donc le village est inondé de cette boue qui vient des sites d’exploitation de la montagne qui est à quelques mètres du village. C’est pourquoi j’ose dire que ce village est menacé soit de déplacement un jour où dans le pire des cas d’une disparition. Parce que si l’exploitation continue, les gens ne pourront plus à y habiter.
Merci Monsieur !
Je vous remercie !
Propos recueillis par Sylla Youn, pour earthguinea.org
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