Entrepreneuriat féminin : Une association de filles au cœur d’une activité de fabrication du savon à base de produits naturels
Le savon de marque Nafa est produit par une association de jeunes filles basée à Pita, une préfecture située dans la région du Fouta Djallon. Il est fabriqué à base des ingrédients extraits de la plante médicinale moringa, de l’huile végétale, du miel, du palme, de la carotte, du beurre de Karité et du citron.
Nafa lutte contre plusieurs maladies de peau, telle que les dermatoses, les traces sur la peau, les boutons, les vergetures et tant d’autres. Et si l’intéressé se sent fatigué, il se lave avec ce savon, ça peut le détendre, telles sont les recommandations de la présidente de la plateforme intitulée ‘’Initiative des Femmes pour le Développement Durable’’.
En séjour à Conakry, la présidente de ladite plateforme intitulée ‘’Initiative des Femmes pour le Développement Durable’’, Madame Baldé Mariam Tambassa, nous explique comment l’idée de lancer ce projet est venue.
« Un jour, on avait suivi une formation par rapport à la fabrication du savon liquide. Et lorsque notre formateur a su vraiment qu’il y a des jeunes engagées à Pita, on a sollicité s’il y a une possibilité de nous apprendre à fabriquer le savon Nafa. Déjà on avait appris que lui-même fabrique du savon médical ici à Conakry qui est vendu en Europe. Lorsqu’on lui a parlé, il a dit qu’il est partant, alors il nous a demandé de trouver ensemble un herboriste pour juste avoir des plantes médicinales pour fabriquer le savon. C’est à l’issue de cela qu’il s’est engagé à nous apprendre la fabrication de ce savon médical ».
L’aventure a commencé en 2019 avec seulement un groupe de13 membres, filles et garçons. Ici, l’argent n’est pas la priorité. Ce qui compte c’est d’abord le volontariat, la formation, l’encadrement et le conseil.
« Je leur ai dit de ne pas mettre l’argent devant, d’apprendre d’abord un métier et après ils vont chercher l’argent. Au début, il y en a qui ont commencé par le volontariat, aujourd’hui ils sont en train d’épargner suite à leur vente ».
Fabriqué à base de plantes médicinales, le savon Nafa lutte contre les maladies de peau, telle que la dermatose. Il débarrasse également son utilisateur de la fatigue excessive, si ce dernier se lave avec.
« Nous avons estimé qu’en utilisant ces produits naturels dans la fabrication de ce savon, la peau reste naturelle. Ensuite si l’intéressé a l’habitude d’utiliser des produits chimiques pour être clair, ça peut lutter contre ça, et faire revenir la peau à l’état naturel »
Pour leur permettre d’élargir leur marché et faire écouler leurs produits, ces femmes ont tissé un partenariat avec une association de jeunes guinéens vivant en Europe. Elles expédient à ces derniers une certaine quantité suite à une commande.
« Nous sommes affiliées à cette association qui est composée de jeunes, qui font souvent de la commande. Et en fonction de cette commande, nous fabriquons le produit pour leur expédier. Nous faisons aussi notre marketing à travers les réseaux sociaux, des rencontres d’échange, des ateliers de formation pour faire connaitre le produit ».
Ainsi, dame Mariam Tambassa lance un appel à l’endroit des jeunes guinéens à se lancer plutôt dans des activités génératrices de revenus, que d’attendre avec l’espoir que l’emploi viendra les trouver à la maison.
« Si je prends l’exemple sur les jeunes que j’encadre à Pita, ils sont tous des diplômés sans emploi. Il y a parmi eux une fille, lorsqu’elle a terminé l’université, elle m’a contactée pour me demander si elle peut venir à mes côtés pour être employée et appuyée dans le cadre de l’entrepreneuriat. Je lui ai dit que les portes sont grandement ouvertes. Alors elle est venue, et à travers elle on a pu mobiliser ces treize (13) autres jeunes qui se sont lancés aujourd’hui dans l’entrepreneuriat, notamment dans la fabrication de ce savon ».
« Donc le conseil que je peux donner est que les jeunes ne doivent pas s’asseoir comme ça, ils doivent plutôt venir s’associer pour faire des activités génératrices de revenus. Il ne faut pas toujours attendre que l’Etat vienne te donner de l’emploi. Un jeune doit venir vers l’emploi, être actif, disponible pour pouvoir se lancer dans la quête d’un emploi durable », a-t-elle conclu.
Sylla Youn, pour earthguinea.org