La conférence de l’ONU Changements climatiques à Bonn (COP23, 6-17 novembre) vise à sensibiliser davantage les populations au dérèglement climatique et au développement durable, à tous les niveaux de la société. Les organisateurs de la COP23 passent donc de la parole aux actes : la conférence sera durable dans toute la mesure du possible. Dans une série d’articles, l’équipe de l’ONU Changements climatiques Infos examine ainsi les différents aspects de la durabilité – allant des transports à la collecte des déchets en passant par le service de restauration, l’énergie et la compensation. Dans cet épisode de notre série, nous nous penchons sur la gestion des déchets.

Les conférences internationales comme la COP23 attirent beaucoup de monde et génèrent de ce fait une certaine quantité de déchets. Par conséquent, les organisateurs de cette réunion mondiale sont particulièrement attentifs à la gestion des ordures et à leur recyclage – des emballages des aliments aux matériaux de construction utilisés pour édifier les bâtiments temporaires.

A l’échelle mondiale, la prévention et la valorisation des déchets permettent d’éviter des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs de l’économie. Les réduire est donc primordial pour atteindre non seulement les objectifs fixés par l’Accord de Paris mais aussi les Objectifs de développement durable de l’ONU.

 « Premièrement, il s’agit d’éviter d’en créer », affirme Stephanie Degreif de l’Institut Oeko et qui a contribué au concept de la durabilité de la COP23 au nom du ministère allemand de l’Environnement.

 « Si vous ne pouvez pas vous abstenir de créer des déchets, essayez de les réutiliser. Cela signifie de bien les collecter et de les séparer puis de les recycler. Et à la fin du processus seulement, vous vous débarrasserez de ce qui n’a pu être évité ni réutilisé », ajoute-t-elle.

Procéder par étapes

Les chercheurs dans le domaine de la durabilité comme Degreif, s’attaquent à la gestion des ordures d’une conférence en procédant par étapes. « Nous commençons par nous demander ce que vivent les participants et allons l’expérimenter nous-mêmes, sur place. De cette façon, nous identifions, par exemple, des questions comme : « dans quelle matière est fabriqué le gobelet dans lequel je bois mon café ?», et ainsi de suite. A ce moment-là, nous pouvons amener des changements. »

A la COP23, la majorité des gobelets distribués pour le café seront à « usage multiple », comme le seront aussi la vaisselle et les couverts du côté de la restauration. Mais afin de réduire les quantités de bouteilles et de gobelets jetables, tous les participants recevront gracieusement une bouteille à usage multiple qu’ils pourront remplir aux fontaines disséminées sur toutes les zones de la conférence.

Par ailleurs, les participants seront invités à faire don de l’argent des bouteilles consignées achetées dans la zone Bonn en les laissant vides dans des containers prévus à cet effet. Les recettes seront reversées au Programme New World, un partenariat entre la Fondation Coca Cola et le Global Water Challenge.

Mais les organisateurs ne veulent pas seulement éviter la consommation de plastique – mais de papier également. Par contraste avec les conférences des Nations Unies sur les Changements climatiques précédentes, au cours des dernières années, les COPs sont devenues pour la plupart des événements « légers en papier ».

Il est désormais rare que les délégués et représentants des États travaillent sur des documents imprimés sur du papier

Alors que des copies imprimées de newsletters, des résumés d’événements et le programme quotidien étaient jadis facilement accessibles lors des réunions de l’ONU sur le climat – et inondaient littéralement les halls – aujourd’hui les informations essentielles sont systématiquement disponibles en ligne. Sur demande, les délégués de la conférence peuvent toujours obtenir des documents imprimés mais ils le sont recto-verso et sur du papier recyclé.

Tri et collecte des déchets le plus simplement du monde

Alors que l’utilisation de papiers, de bouteilles en plastique et de gobelets jetables peuvent et devront être réduits, les participants jetteront forcément à un moment donné du papier, des emballages plastique et des déchets alimentaires comme des peaux de banane.

Lors de cette COP23, ces ordures seront collectées séparément – et ça ne sera pas une tâche aisée sachant que, selon les pays, les gens ont différentes habitudes lorsqu’il s’agit de la collecte et du recyclage.

«Nous essayons de le simplifier autant que possible », affirme Mark Nettelbeck qui fait partie du groupe de travail dédié à la durabilité de la COP23. « Les poubelles se ressemblent toutes mais des codes couleur permettent de les identifier. Par exemple les poubelles bleues sont réservées aux papiers. Par surcroît, nous utilisons des symboles et des pictogrammes pour rendre la tâche encore plus facile. »

Un participant, détritus à la main, semble perdu devant des poubelles ? Des bénévoles seront sur place pour l’aider à les trier de façon appropriée qu’il s’agisse de papier brouillon, de bouteilles en plastique ou d’emballages de bonbons ajoute Nettelbeck.

Presque toutes les structures éphémères de la COP23 seront réemployées

Les principales conférences de l’ONU sur les changements climatiques sont importantes et nécessitent beaucoup d’espace. L’emplacement précis des COPs est généralement connu dans des délais très courts, il est donc difficile de faire des projections à l’avance. Bilan : il faut prévoir des installations temporaires pour compléter les bâtiments existants sur place. A la COP23, les édifices qui accueillent les événements de l’Action Mondiale pour le climat, les manifestations parallèles, les expositions et les activités des médias tout comme les pavillons des délégations – ce qu’il convient d’appeler la zone Bonn – ont été entièrement construits avec des structures temporaires. Même dans la zone « Bula », là où auront lieu les négociations sur le climat, il y a un certain nombre de constructions démontables.

Mais temporaire ne signifie pas à usage unique, précise Vu Le Anh, également dans le groupe de travail sur la durabilité de la COP23. « La plupart des matériaux utilisés pour ces bâtiments éphémères seront réutilisés pour d’autres projets, ultérieurement », dit Anh, « Donc ce ne sont pas des éléments que nous utilisons pour deux semaines et que nous jetterons. »

Il en va de même pour les moquettes recouvrant le sol de ces lieux provisoires, car beaucoup sont faites d’assez petites dalles. Cette structure dite modulaire évite le gaspillage explique Anh. « S’il y a une tâche sur un morceau de moquette, on peut ne se débarrasser que de la dalle tâchée et il n’est pas nécessaire de tout jeter. », ajoute-t-il encore. Toutes les autres dalles seront réemployées après l’événement.

Certains détritus ne peuvent malheureusement pas être évités. Mais Dennis Winkler, à la tête du groupe de travail pour la durabilité de la COP23, espère que même les rebuts de matériaux seront utilisés à bon escient. Il est prévu que les kakemonos et autres supports publicitaires soient transformés en sacs ou que certains matériaux soient récupérés pour être recyclés en bouteilles de plastiques réutilisables pour la COP24 en Pologne.

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    juillet 5, 2020

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