C’est un véritable casse-tête, dit-on, depuis un moment, les femmes maraichères de Coyah peinent à trouver des domaines agricoles afin de pouvoir augmenter leur rendement.

Difficile d’en trouver, témoigne la Présidente de l’union des femmes maraichères de Töguiron Kiri, Coordinatrice du groupement Yètèmali de Tambayah, dans la sous-préfecture Wonkifong, préfecture de Coyah. Celle-ci interpelle les autorités à porter le regard sur leur situation.

« Nous avons assez de problèmes pour l’acquisition des terrains. Aujourd’hui, nous avons des espaces agricoles qui ne sont pas complètement à notre disposition. Quand on prend 90% des femmes de chez nous, elles travaillent presque toutes la terre. Certaines font la culture de riz, d’autres la culture maraichère ».

Selon M’mah Youla Camara, cette acquisition de terrain est devenue un véritable parcours de combattant. Or la plupart des femmes travaillent la terre et celle-ci constitue par ailleurs leur principale activité.

« Il faut que le gouvernement s’implique davantage. Que ce soit dans les préfectures, les sous-préfectures, les districts, les secteurs, il faut qu’ils disent aux autorités locales de mettre les terres à la disposition des femmes pour qu’elles puissent travailler ».

Autres difficultés soulevées par la dame, c’est le manque criard de matériel de travail. On ne peut accroitre son rendement sans un bon matériel de travail, déplore la sexagénaire :

« Nous n’avons pas de matériel de travail. Nous interpellons les autorités de nous aider à avoir des matériels. Les semences, les engrais et les produits phytosanitaires nous manquent également. On leur demande aussi de nous aider à faire l’irrigation dans nos champs. Pendant la saison des pluies, nous avons de l’eau, mais dès que la pluie s’en va, il n’y a plus d’eau dans nos champs, et on est obligée d’arrêter les activités. Alors qu’on a besoin aussi de cultiver même pendant la contre saison ».

« Quand vous prenez par exemple Toguiron Kiri, vous pouvez compter des centaines d’hectares cultivables qui ne sont pas aménagés. Il y’a bien d’autres espaces de ce genre. Si on travaille, à un moment donné, on n’y a plus d’autre chose à faire à cause du manque d’eau ».

Elles ne sont pas aussi à l’abri des dégâts causés par les animaux. A Coyah, un espace agricole sur trois est menacé par les bétails. M’mah Youla n’a pas manqué d’attirer l’attention des autorités sur cette autre situation.

« On rencontre aussi des difficultés avec les bétails. On n’est pas dans les champs tous les jours pour suivre la culture. Parfois dès que nous rentrons à la maison, des bêtes viennent détruire toutes nos cultures. C’est aussi un gros problème que nous rencontrons à longueur de journée ».

« Je parle au nom des femmes de la  Basse Guinée, je dirais aux autorités de faire un déplacement dans toutes les régions, les communes pour sensibiliser les gens à mettre les domaines à la disposition des femmes. Quand on parle du développement d’un pays, ce sont ces activités agricoles. Donc je leur demande humblement de s’atteler à ces démarches afin de nous aider à développer nos activités agricoles », a-t-elle conclu.

Sylla Youn, pour eathguinea.org

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