Dans la perspective du Sommet Union Africaine – Union Européenne (UA-UE) qui se tiendra dans quelques semaines à Abidjan (Côte d’ivoire), une délégation d’organisation de la société civile d’Afrique et d’Europe, menée par l’Observatoire Ouest Africain des Migrations et Pain Pour Le Monde, a rencontré différents acteurs politiques européens. Ces rencontres se sont déroulées respectivement à Bruxelles les 8 et 9 novembre puis à Berlin le 10 novembre. Elles ont été l’occasion pour la délégation d’échanger dans un premier temps avec d’une part des parlementaires européens de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates et d’autre part avec les parlementaires du Parti Populaire Européen. Par la suite, la délégation a eu à organiser une table ronde avec les représentants des différents groupes politiques siégeant au Parlement Européen, les Directions Générales de la Commission Européenne en charge de la Coopération au Développement (DG DEVCO), des migrations et des Affaires Intérieures et du Service Européen pour l’Action Extérieur (SEAE). Enfin, une réunion-débat s’est tenue entre les acteurs de la société civile euro-africaine et le Conseiller Spécial pour l’Afrique de la Chancelière allemande, M. Günter Nooke.
Les discussions lors de ces différentes rencontres visaient pour la délégation de la société civile à comprendre l’agenda européen pour le Sommet UA – UE d’Abidjan et à soumettre leurs attentes concernant l’enjeu principal du sommet qui portera sur la jeunesse. L’accent mis sur la création de l’emploi pour les jeunes et leur formation professionnelle au détriment de leur participation à la refonte de la gouvernance politique dans leur pays et à leur participation à la prise de décision ont été notamment pointées du doigt par les acteurs de la société civile lors des entrevues avec les acteurs politiques. Les différences de visions entre l’Europe et l’Afrique sur la croissance démographique en Afrique et ses défis ont également fait parti des débats. Les préoccupations liées à la radicalisation des jeunes et aux extrémismes qui ont le vent en poupe aussi bien en Europe qu’en Afrique ont également été abordées.
En outre, les échanges se sont étalés sur les actions menées par l’Union Européennes pour endiguer la migration africaine vers l’Europe et leurs conséquences sur l’intégration africaine. Les problèmes liés à l’externalisation des frontières européennes, à l’instrumentalisation de la lutte contre les trafic des êtres humains au dépend de la libre circulation des populations africaines, au détournement des fonds de l’aide publique au développement visant à lutter contre la pauvreté vers des projets sécuritaires de contrôle des frontières et le manque de transparence dans la gouvernance des projets financés par le fonds fiduciaire d’urgence en Afrique depuis le Sommet de La Valette.
Les acteurs, aussi bien de la société civile que des politiques, ont apprécié la profondeur des échanges et salué l’initiative de ces rencontres avant le Sommet UA-UE. Ils ont souhaité poursuivre les discussions à Abidjan lors du Forum Citoyen Afrique-Europe qu’organise la société civile et pendant le sommet des Chefs d’Etat avec l’intention que le partenariat euro-africain soit revu pour le bien-être des populations.
Berlin le 10 novembre 2017
L’Observatoire Ouest Africain des Migrations
Samir ABI
Visions Solidaires
West African Observatory on Migrations
Observatoire Ouest Africain des Migrations
Observatório Oeste Africano das Migrações
Lomé-TOGO
Les commentaires sont fermés.