Tel est le cri de cœur que nous, organisations de la société civile africaine, voudrions lancer en marge de la semaine de la migration à Marrakech qui verra se réunir les Etats, les organisations internationales et les organisations de la société civile du 4 au 11 décembre 2018. Suite aux difficultés qui ont émaillé l’obtention de visa pour le Maroc de nombreuses organisations de la société civile africaine désirant participer à cette semaine de la migration, nous ne serions nous taire face à la discrimination dont continuent par être victimes les Africains dans leur droit à la mobilité sur leur propre continent.

Au moment où nos collègues européens, américains ou asiatiques, usant de leur exemption de visa pour le Maroc, prenaient leur billet d’avion pour Marrakech, nous Africains, étions encore en train d’attendre que le Royaume chérifien veuille bien nous délivrer un visa. En fin de compte, nos délégations africaines ont dû payer plus cher leurs billets d’avion par rapport aux délégations des autres continents car ayant été obligées de les prendre à la dernière minute. A l’heure où les Nations Unies appellent dans le plan de développement pour 2030 à ‘’ne laisser personne en arrière’’, à l’heure de l’adoption du Pacte Mondial pour les Migrations, nous, les Africains, continuons à subir des politiques sécuritaires pour nous empêcher de circuler librement par rapport aux autres parties du monde.

Nous  sommes des humains comme les autres. Le même sang coule dans nos veines. Nous avons certes les mêmes capacités, richesses ou intelligences que nos frères et sœurs des autres continents. Nous ne pouvons donc comprendre pourquoi autant de discriminations à notre égard et autant de barrières créées contre le désir des populations africaines de vivre en fraternité sur leur sol. Nous dénonçons les Etats africains qui continuent de jouer le jeu de l’Occident contre l’intégration africaine au nom de la lutte contre l’immigration clandestine. Nous refusons la volonté de cantonner les Africains dans leur pays en renforçant les contrôles aux frontières, dans les déserts, sur les mers et dans les aéroports. Nous appelons toutes les organisations soucieuses du droit à l’égalité de tous sur cette terre et convaincues de la nécessité que soit mis fin aux politiques migratoires xénophobes contre les Africains de nous rejoindre en signant cet appel et en l’envoyant à leur délégation officielle présente actuellement à Marrakech.

Fait au Maroc le 4 décembre 2018

Les organisations signataires:

L’Observatoire Ouest Africain des Migrations , ATTAC-APASH (Congo), Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (Bénin), Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Bénin), Confédération Général des Travailleurs du Bénin (Bénin), Centrale des Syndicats du Privé et de l’Informel du Bénin (Bénin), Centrale des Syndicats Unis du Bénin (Bénin), Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin (Bénin), REALIC (Côte d’Ivoire), Visions Solidaires (Togo)

Samir ABI

Observatoire Ouest Africain des Migrations

West African Observatory on Migrations

Observatório Oeste Africano das Migrações

« La libre circulation pour le développement »,  » Free movement for development », « Livre circulacão para o desenvolvimento »

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