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Addis-Abeba: Réunion Consultative régionale de haut niveau sur le Pacte Mondial sur la Migration

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Les 26 et 27 Octobre 2017 se tenait à Addis-Abeba (Ethiopie) au Siège de la commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, la réunion consultative régionale africaine sur le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

Organisée conjointement par la Commission de l’Union Africaine (CUA), l’Organisation Internationale pour les Migration (OIM) et la Commission des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), cette réunion avait pour  objectifs de servir de cadre pour identifier et formuler les principaux problèmes, défis et priorités en matière de migration ; d’identifier des engagements et des recommandations réalistes ; des moyens d’exécution; d’ identifier des mécanismes au niveau national, sous-régional et régional pour assurer la cohérence et un suivi efficace. Il s’agissait également de préparer les pays africains à formuler leur propre rapport descriptif sur les migrations et de formuler le point de vue de l’Afrique en prélude à l’adoption du pacte mondial en 2018 pour une migration sûre, ordonnée et régulière.

Le Pacte mondial répond à la cible 10.7 de l’Agenda 2030, où les États membres s’engagent à coopérer au niveau international pour faciliter une migration et une mobilité sûres, ordonnées, régulières et responsables des populations.  Il résulte de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants et s’appuiera sur le Cadre de Sendai 2015-2030 qui consiste à réduire les risques de catastrophe et ses recommandations concernant les mesures d’atténuation des risques associés aux catastrophes.  L’Accord de Paris adopté à la suite de la vingt et unième  Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, est également un instrument  de base pour l’élaboration du pacte.

 »Le pacte mondial doit permettre de présenter un cadre pour une migration internationale qui tient compte des droits humanitaires »

Durant les deux jours de travaux, les participants  composés des représentants des États membres et des organisations internationales et régionales; des personnes du secteur académique et des Organisations de la société civile et des experts dans le domaine de la migration, ont échangé sur six thématiques clés. Ce Sont:

1-Droits de l’homme de tous les migrants ; inclusion et cohésion sociales ; toutes les formes de discrimination, notamment le racisme, la xénophobie, le sexisme et l’intolérance ;

 2 -Traiter les déclencheurs des migrations, notamment les effets néfastes des changements climatiques, les catastrophes naturelles et les crises provoquées par l’homme, et s’attaquer aux inégalités entre les sexes et aux autres types d’inégalité, en prenant des mesures axées sur la protection et l’assistance, le développement durable,
l’élimination de la pauvreté, la prévention et la résolution des conflits ;

 3 -Coopération internationale et gouvernance des migrations dans toutes leurs dimensions, notamment aux frontières, en transit, à l’entrée, au retour, ainsi que dans le cadre de la réadmission, de l’intégration et de la réintégration ;

4 -Contribution des migrants et de la diaspora, y compris les femmes et les jeunes, à tous les aspects du développement durable, notamment les envois de fonds et la transférabilité des avantages acquis ;

 5 -Lutte contre le trafic illicite de migrants, la traite d’êtres humains et les formes contemporaines d’esclavage : délivrance de pièces d’identité appropriées, protection et assistance aux migrants et aux victimes de la traite d’êtres humains ;
6 -Migrations irrégulières et modes de régularisation, notamment un emploi décent, la mobilité des travailleurs, la reconnaissance des compétences et des qualifications et autres mesures pertinentes.

 »La migration peut contribuer au développement des pays africains »

A l’entame des travaux,  le Secrétaire exécutif adjoint de la CEA M. Abdalla Hamdok a indiqué que la migration peut apporter une contribution significative à la croissance économique et au développement humain en Afrique.  Il a déclaré en ces termes:  »il est crucial que l’Afrique produise ses propres preuves, des données et statistiques robustes pour mettre en œuvre de façon efficace, mesurer, suivre, évaluer et rendre compte avec précision, des activités et des progrès réalisés dans le cadre du Pacte mondial » .

Pour l’Economiste en Chef de la CEA, l’Afrique doit œuvrer pour que ses discours et priorités soient correctement reflétés dans les six domaines thématiques du Pacte mondial pour la migration, qui sera le premier accord négocié entre gouvernements, organisé sous les auspices des Nations Unies, pour couvrir toutes les dimensions de la migration internationale dans une perspective globale et intégrée.

 »Bien que la migration entraîne des pertes d’emplois, les migrants ont un effet positif sur les budgets gouvernementaux »

 

 

Aperçu de la Salle

Dans la série de déclarations officielles, Mme Louise Arbour, Représentante spéciale du Secrétaire général  des Nations Unies  pour les migrations internationales, a indiqué que contrairement à ce que reflètent les différents médias, les migrations se font entre les zones Sud-Sud, donc entre pays africains à l’exception de l’Afrique du Nord.  Il serait donc de l’intérêt des Etats de mieux gérer la mobilité humaine pour réduire le nombre de clandestins.  »Nous devons réduire les inégalités, favoriser la croissance inclusive et mettre en place des politiques migratoires sûre et ordonnée » . 

 

Prenant la parole Mme Erica Usher, Conseillère principale en politiques et membre de l’équipe de base du pacte mondial sur les migrations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)  a soutenu qu’il faut un engagement commun pour aboutir à la mise en place d’un pacte mondial d’ici 2018. Elle a déclaré que la migration est devenue une question de gouvernance mondiale.   »La communauté internationale doit travailler ensemble pour réduire l’impact négatif des migrations irrégulières, protéger les droits humains, mieux gérer les catastrophes naturelles  et s’inscrire dans l’Agenda 2030 » a t-elle indiqué .

La migration Sud-Sud est plus rentable que la migration Nord-Sud

Pour la représentante de l’OIM, les Etats doivent mettre beaucoup plus l’emphase sur les avantages que sur les inconvénients. C’est pourquoi, selon elle, les avis de toutes les parties prenantes doivent être entendus  pour prendre en compte les réalités de chaque pays ou zone sous-régionale.

Pour terminer, Mme Erica a indiqué que la xénophobie, le Racisme et la migration sont devenus un problème global à gérer .  »Nous devons changer la donne. Le pacte mondial est une initiative salutaire. L’appui de l’OIM vous est promis les années à venir et pour les projets  et initiatives futurs ». 

Présent à la cérémonie d’ouverture, le Ministre éthiopien des affaires étrangères, Aklilu Haile Michael,  a pour sa part indiqué que la contribution des migrants dans les pays hôtes est de plus en plus élevée.   Son pays s’inscrit dans le cadre du respect des Droits et Devoirs des migrants dans toutes ses représentations diplomatiques.

Poursuivant sa communication, le Ministre a indiqué que 118 cibles placent l’homme au centre des Objectifs du Développement Durable. D’où le besoin de faciliter la mobilité humaine et les droits dont tous les travailleurs doivent jouir partout dans le monde en intégrant le facteur de travail décent dans des conditions décentes.

Pour réduire les pertes financières qu’engendrent les migrations irrégulières, les pays doivent  faciliter la migration sûre et régulière. C’est dans ce sens qu’il a déclaré :  »Il est grand temps que la vision globale de la migration soit correctement mise à profit dans une feuille de route et une matrice de mise en œuvre bien classées et correctement articulées ».

Avant de terminer le Ministre éthiopien a déclaré que son pays a élaboré des politiques qui facilitent le retour des migrants ainsi que le transfert des capitaux de la Diaspora. Il a également indiqué que son pays se préoccupe de la protection des Droits de l’homme des migrants en transit vers d’autres destinations.

Au sortir de ces travaux, les acteurs étatiques et non étatiques ont contriburé à faire progresser les objectifs,les ambitions ainsi que les engagements et les recommandations réalistes de la région Afrique concernant l’élaboration d’un pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Une réunion de haut niveau est prévue en décembre à Mexico pour faire l’état des lieux des données factuelles et mieux comprendre les négociations.

De Addis -Abeba

Fatoumata Cherif

Pour EarthGuinea.org

Ressources EarthGuinea.org pour plus d’infos sur la migration

A lire: L’Union européenne et ses partenaires lancent un projet de renforcement de la gouvernance des migrations et d’appui   la réintégration durable des migrants en Guinée   

A lire: L’Europe à tout prix https://www.voaafrique.com/z/4621

A lire:  Pacte mondial sur les migrations : débat autour de l’apport démographique et économique de la migration

A venir: 18 Décembre, journée mondiale des migrants 

Site OIM: https://www.iom.int/fr

Site UNECA: https://www.uneca.org/

Site Union Africaine: https://au.int/fr/node/3587

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