Méconnue de la population et les automobilistes, la journée mondiale sans voitures est célébrée chaque année en différé. Pourtant le nombre de véhicules s’accroit et entraine la pollution atmosphérique de tous les jours.  

Elle est importante, selon Sâa Pascal Tenguiano, acteur de l’environnement, dans la mesure où elle contribue à la réduction des gaz à effet de serre qui sont souvent responsables du changement climatique.

« Cette journée mondiale est une forme de sensibilisation et d’information de la population, surtout ceux qui ne savent pas du tout les conséquences de la pollution. Il s’agit de faire toute une journée sans circuler afin de contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et ses conséquences. »

La Guinée considérée comme membre de l’organisation des Nations Unies, et membre actif de la plupart des conventions sur l’environnement, devrait organiser cette journée dans le cadre de la lutte contre l’environnement. Pour notre interlocuteur, le gouvernement et les ONG devraient emboiter le pas des autres nations.

« La Guinée a l’obligation d’informer sa population sur les conséquences de la pollution. Je lancerais particulièrement un appel surtout aux ONG qui peuvent aussi attirer l’attention de l’administration de l’Etat guinéen »

Il faut rappeler que le réchauffement climatique devient de plus en plus une préoccupation à dimension internationale. Conscient de nombreuses conséquences qui peuvent entrainer la pollution et les gaz à effet de serre, notre interlocuteur propose des pistes de solution.

« Vous vous rappelez d’un décret que le président avait pris par rapport aux véhicules importés en Guinée, mais cela n’a jamais eu d’effet dans la pratique. On importe les véhicules en Guinée depuis près de trente ans. Je crois que la responsabilité est partagée. Les ONG ont leur responsabilité, l’Etat lui-même a sa responsabilité. »

Joint pour les mêmes circonstances par notre rédaction, le responsable du Laboratoire d’Analyses Environnementales du Ministère de l’environnement, des eaux et forêts estime à son tour que cette journée permet de penser à l’atténuation des impacts qui agressent la santé humaine. Aboubacar Kaba martèle :

« Le message que je peux lancer, c’est que je demande à toutes les parties prenantes, y compris la population, l’Etat, les secteurs privés, les ONG, de s’engager dans le sens de la réduction des émissions des gaz à effet serre ».

A cet effet, il recommande à ce que l’Etat impose l’utilisation des peaux catallactiques pour des véhicules vieillissants qui permettent de réduire les émissions qui sont considérées comme étant plus nocifs pour l’environnement.

« Si le véhicule n’est pas bien entretenu, même s’il est fabriqué en 2020, il va commencer à émettre les gaz à effet de serre. Donc la maintenance des équipements roulant est un facteur très important dans la réduction des gaz à effet de serre ».

Il poursuivra en précisant : « Dire journée sans voiture, c’est trop dit. Ils n’ont qu’à dire Journée sans véhicule à combustion, c’est mieux. Parce que les navires aussi polluent l’atmosphère à grande échelle, les avions aussi. Mais dire que c’est les voitures qui polluent l’atmosphère parce qu’à cause de leur nombre élevé, c’est difficile. Aller en mer aujourd’hui aux abords de la ville de Conakry seulement il y a combien de navires qui sont accostés. Donc c’est un facteur très important à signaler dans la pollution atmosphérique ».

Mis en place depuis 1998, les journées sans voiture font à présent partie d’une initiative plus large appelé ‘’semaine européenne de la mobilité’’.

Sylla Youn, pour eathguinea.org

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