Depuis le 1er Juillet dernier, notre pays observe un repos forestier, cette mesure vise à réduire la coupe abusive des bois et restaurer le couvert végétal. L’ancien directeur des eaux et forêts se dit inquiet de la dégradation actuelle de l’environnement dans notre pays surtout dans les zones minières. Le colonel à la retraite Layali Camara demande une campagne de sensibilisation pour conscientiser les paysans et coupeurs de bois pour la préservation de l’environnement.

« Cette période de repos forestier correspond à la période de reproduction et de germination des plantes avec les activités d’exploitation, et l’impact est très élevé avec le mouvement des machines. Donc avec le repos forestier, il y a plus de conservation de jeunes plants. L’extraction d’un bois dans une zone donnée peut entrainer la destruction d’une dizaine de plants ou de plantules. C’est pourquoi on a parlé de principe que quand on coupe un arbre on doit le remplacer par deux arbres. Puisque les arbres ont plus de chance de se reproduire ».

Cet ancien directeur national des eaux et forêts regrette le départ de plusieurs cadres et acteurs de l’environnement l’année dernière de la fonction publique. Il pense que beaucoup de défenseurs évoluant dans ce secteur ont besoin aujourd’hui d’une remise à niveau et des moyens financiers pour pouvoir relever le défi.

« Il faut renforcer les capacités d’intervention des jeunes acteurs qui ont été formés sur le plan militaire, peut-être, mais  qui n’ont pas la formation technique, les anciens sont partis à la retraite et les jeunes méritent d’être accompagnés. Il faut les reformater, les apprendre le béaba  des surveillances et des matières techniques en foresterie, aussi mettre à disposition les moyens techniques, parce que même si on leur dit d’aller assurer la surveillance à une distance donnée il y a toujours le manque de moyens qui cause problème ».

Plus loin, le colonel Layali Camara se dit préoccupé aujourd’hui par la dégradation de l’environnement guinéen. Il demande une synergie d’action pour sauvegarder les cours d’eau et les échos systèmes.

« C’est la nation qui doit s’impliquer, et surtout que notre pays la Guinée avec plus de 1000 cours d’eau qui irriguent toute la sous région, nous avons intérêt à préserver les ressources forestières, agir au niveau des zones dégradées et procéder à la restauration et surtout mettre l’accent particulier sur les zones d’exploitation minière. Il y a aujourd’hui des fleuves qui abritent des barrages, donc il y a nécessité de les protéger pour que la fourniture  d’eau et d’électricité soit poursuivie de façon durable ».

Il faut rappeler que depuis le 1er juillet 2022, la coupe des bois est formellement interdit par les autorités sur l’ensemble du territoire guinéen jusqu’au 30 septembre prochaine. Une manière de protéger le couvert végétal qui connait aujourd’hui une dégradation inquiétante due à l’action de l’homme.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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