La protection des hommes de médias pendant les manifestations socio-politiques était au centre d’une discussion ce mardi dans un complexe hôtelier à Conakry entre les responsables des services de sécurité et ceux des associations de presse.

La rencontre a été initiée par la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest. L’objectif est de s’engager à améliorer les relations entre les deux entités.

La représentante de la Fondation des médias pour l’Afrique de l’ouest, Yansané Fatou Baldé,  souhaite une franche collaboration entre la police et la presse.

« De nos jours, c’est la sécurité des journalistes qui constitue le défi de la formation. Et pour y parvenir, il faut impliquer tous les facteurs auxquels les journalistes sont confrontés, et qu’il y ait une interaction dans la préservation de leur sécurité. Mettre en place un cadre de concertation, c’est permettre aux services de sécurité de comprendre les lois, les textes qui régissent la profession du journalisme, mais aussi créer une certaine familiarité pour que ces agents qui sont sur le terrain et les journalistes aussi qui sont sur le terrain ne soient pas comme un pauvre citoyen qui rencontre un serpent venimeux sur son chemin ».

Abordant dans le même sens, le président du CNOSCG, Dansa Kourouma, pense que les journalistes et le service de sécurité doivent plutôt travailler ensemble dans la collecte de l’information que de se regarder en chien défaillance quand le climat est tendu dans le pays.

« C’est le plus souvent avant, pendant et après les élections que les scènes de confrontation musclée entre forces de sécurité et journalistes se posent avec acuité, du fait que les medias pour l’information qu’ils donnent est à la fois sollicitée par les politiques, par les communautés nationales et internationales mais aussi par les autorités du pays, ça fait qu’ils prennent beaucoup de risque. C’est pourquoi il est important que chaque entité soit placée dans son rôle. La manière dont forces de sécurité et medias se regardent, il faut changer cette manière. Il ne faut pas que les uns considèrent les autres comme les adversaires ou les ennemis ».

Dans son allocution, le Directeur général de la police nationale a souligné que la plume de journaliste est plus dangereuse que la balle de fusil. Ansoumane Camara dit Bafoé a invité les hommes de médias à la responsabilité dans le traitement des informations sensibles pendant les périodes sensibles, avant de s’engager à protéger les journalistes pendant les moments de troubles.

« Il faut éviter de pousser les gens contre nous. Tout ce qui est déploiement de police dans le cadre de maintien d’ordre dans les villes, je vous promets qu’on fera tout pour vous protéger. C’est pourquoi je suis venu avec le Directeur central des unités pour qu’il sache que je tiens fortement la relation entre vous et nous pour que ce pays ait la paix. Mais je reviens toujours à la même chose, si vous ne dites pas la vérité, même étant un directeur général, vous me voyez souvent sur le terrain, c’est que j’évite que vous-mêmes vous soyez atteints, à plus forte raison un autre citoyen. On fera tout pour que les conditions entre vous et nous soient améliorées et que votre sécurité soit assurée »

Il faut rappeler qu’à la fin de la cérémonie, un comité de suivi de onze membres venus des medias, de la société civile et des forces de défense et de sécurité a été mis en place pour régler les problèmes auxquels les journalistes sont confrontés. Chose qu’apprécie le représentant du ministre de l’information et de la communication à la cérémonie.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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