Le samedi 25 juillet 2020, les populations du district de Konkouré qui ont été recasées à la nouvelle cité de Kondonbofou dans la sous-préfecture de Sénta, ont manifesté leur colère. Leur réclamation était relative rapport à plusieurs promesses prises dans le cadre de la réalisation du barrage de Souapiti qu’ils estiment être non réalisées. L’objectif de cette manifestation était d’exiger le respect de ces promesses ou le retour à leur village d’origine.

« Nous étions fiers d’être déplacés pour le bien de la Guinée. Mais, malheureusement, les promesses qui ont été prises pour notre recasement n’ont pas été réalisées. Nous vivons dans une misère extrême. Nous n’avons pas où manger, où cultiver et même où faire élever nos troupeaux. Pourtant, nous avons accepté de sacrifier notre histoire, notre passé et même nos terres. Nous préférons vivre dignement là où nous étions que de venir souffrir ici. Les responsables du projet Souapiti nous ont menti. Tout ce qui a été promis n’est pas fait. Aucun être humain ne peut rester là où il ne peut manger. (…). C’est pourquoi nous lançons un appel à l’endroit du gouvernement, qu’il nous vienne en aide, si non nous préférons retourner dans nos anciens village», s’est exprimé un jeune du district de Konkouré, délocalisé à Kondonbofou.

Dans le feu de l’action de la manifestation, une sexagénaire affirme que depuis leur arrivée sur ce nouveau site, les responsables du projet ne sont venus que deux fois pour leur donner de quoi vivre, alors qu’ils avaient promis de les prendre en charge.

« Depuis que nous sommes venus ici, le projet Souapiti ne nous a rendu visite que deux fois en apportant des vivres et une somme de 800.000 GNF pour certains et 1.500.000 GNF pour d’autres. Et pourtant, nous avons fait près d’un an ici. Il n’y a pas de terres cultivables ici, ni d’arbres fruitiers encore moins un endroit où continuer nos activités d’élevages. (…). Nous voulons nous retourner parce que là où nous vivons actuellement sur ce site, c’est l’enfer », a-t-elle soutenu.

L’imam Bailo Diallo Konkouré, grand religieux vivant au secteur Kaffourou, localité située dans la préfecture de Télimelé, l’une des zones impactées par le projet de construction du barrage hydroélectrique de Souapiti, a une vie peu enviable ces derniers temps.

« Nous sommes devenus des mendiants. Avant on avait tout mais, aujourd’hui, on n’a rien. Chaque fois on quémande les gombos aux villageois, ils nous disent qu’ils sont fatigués. Alors, nous aussi, nous sommes fatigués et nous sommes déjà en route pour Konkouré. Nous préférons vivre dans la mendicité que de rester dans la cité où il n’y a rien comme vivres. Nos bétails sont en train de mourir à Konkouré », a-t-il dit.

Bolokada  Sano

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