Guinée/Développement communautaire: les habitants de Fotoba demandent la réhabilitation des infrastructures de base
Avec l’agrandissement des communes de Conakry, Kassa est devenu la 6ème commune urbaine le 16 mars 2021. Depuis cette date, ces îles ne bénéficient pas des infrastructures de base, c’est le cas par exemple de Fotoba où les structures sanitaires ne répondent plus aux attentes de la population.
En tout cas, c’est ce qu’a révélé Mme Aminata Bah, matrone à Fotoba qui, dans une sortie médiatique, a relaté quelques difficultés auxquelles ils sont confrontés au niveau de la santé.
« Sur l’île de Fotoba, nous rencontrons beaucoup de difficultés surtout au niveau de la santé. L’île n’a qu’un seul centre de santé mais il n’y a pas de médecin. L’Etat n’a qu’à nous envoyé des médecins ».
Etant une matrone, voire même la seule dans la localité, Mme Aminata Bah peine à pratiquer son métier par faute de rémunération. Ses propres déplacements pour traiter ses affaires sont même parfois avortés pour rendre service à ses cohabitants.
« Moi, je suis une matrone, dès fois même si j’ai besoin de me déplacer je ne peux pas. Je suis dans ce travail de matrone depuis longtemps et avec ça je ne gagne pas d’argent. Donc je demande à l’Etat de penser à moi parce que le travail que je fais doit être à leur charge ».
Le paludisme, le cholera et d’autres maladies sont les pathologies fréquentes sur les îles de Loos, comme le souligne par ailleurs Mme Aminata Bah.
« En plus, nous sommes à une période de palu en cette saison de pluie. Nos enfants tombent malades, parfois ils font de la crise, et avec ça nous sommes obligés de les envoyer à Kassa ou à Conakry, et si tu n’es pas préparé pour la circonstance ton enfant risque de mourir », ajoute-elle.
Il faut souligner qu’après l’érection des Îles Loos en commune urbaine, la population attend de l’Etat l’amélioration de leur condition de vie. En dépit des structures sanitaires, elle sollicite entre autres la construction des écoles, des mosquées, des marchés pour s’approvisionner, ainsi que des centres de formation.
« Il n’y a pas de marché pour s’approvisionner, on vient à Conakry pour chercher les produits. Et une fois sur l’île, ça devient cher. L’Etat doit vraiment se pencher sur les Îles, nos enfants ne font rien surtout à cette période de vacances. On a besoin des centres de formation, soit en couture, coiffure ou en informatique, pour permettre à nos enfants de savoir faire quelque chose, sinon nous sommes obligés de les exposer au commerce ».
Il faut rappeler que depuis le 16 mars dernier, les députés ont voté à l’unanimité en faveur de l’érection de Kassa en commune urbaine. Depuis cette date, les nouvelles autorités communales travaillent pour restaurer une vie normale et décente à l’ensemble de la population des Îles de Loos.
Sylla Youn, pour eartguinea.org