La vente d’eau est devenue un business assez important pour la plupart des jeunes de Conakry. Une activité qui est exercée dans beaucoup de quartiers où parfois les populations peinent à trouver de quoi boire, se laver et cuisiner. Malgré les difficultés rencontrées, cette activité permet à de nombreux jeunes de subvenir à leurs besoins sans parfois l’aide des familles.

Sadou Diallo vendeur d’eau dans un forage à Coléah exerce ce travail depuis un moment. Il gagne de l’argent, mais parfois il rencontre des difficultés avec ses clients.
« Au début, j’ai remarqué que dans les quartiers, les gens souffraient pour avoir de l’eau. C’est pourquoi je me suis lancé dans la vente. Mais quand tu arrives dans certains quartiers, il y a des gens qui paient caches, et d’autres ne paient pas, ils préfèrent prendre à crédit et quand tu reviens pour chercher ton argent, ils se mettent à discuter avec toi ».
Malgré quelques difficultés enregistrées, Sadou fonctionne bien avec son plan de vente. Le manque d’eau lui cause assez de problèmes. C’est pourquoi dès fois il souffre pour accroitre son revenu.
« Parfois on peut faire six voyages par jour, ça dépend de la disponibilité de l’eau dans les forages. Et dans les forages, on prend une charrette d’eau à 4000 fg, et arrivée dans les quartiers, on vend 2 bidons à 1500 fg, nous on gagne environ 11000 francs par voyage ».
Mamadou Diouldé Sow un de ses amis a acheté sa première moto grâce à ce travail. Son rêve au début était de devenir un taximètre, et c’est en se lançant dans ce business qu’il a bénéficié de cette opportunité.
« Au début, mon ambition était de faire le mototaxi. Mais vue que je n’avais pas les moyens pour m’acheter une moto, j’ai décidé de me lancer dans la vente d’eau. C’est ainsi que j’ai commencé à épargner jusqu’à avoir le prix d’une Moto. Et quand j’ai acheté la moto, je me suis retiré de la vente d’eau. Aujourd’hui je fais le Mototaxi et grâce à ça j’arrive à satisfaire mes besoins. Mais mon grand rêve c’est de devenir un grand commerçant ».

Salif Camara quant à lui demande aux autorités de les aider à multiplier les forages. Cela permettra, dit-il, à encourager d’autres jeunes qui veulent se lancer dans le travail. Il cite :
« Il y a des jours où on manque d’eau, tels que les mardi, jeudi et samedi. Cela nous fait parfois mal. Les contrôleurs viennent aussi pour faire la supervision. Les jours qui coïncident aux manifestations politiques, on ne vend pas beaucoup, on gagne au maximum 30 à 40 mille fg. Je demande aux autorités de nous aider à avoir encore d’autres forages pour encourager ceux qui veulent aussi se lancer».
Il faut rappeler qu’une centaine de jeunes vivent dans les quartiers grâce à ce travail, certains sont partis en Europe et d’autres se sont mariés et évoluent dans des business, tels que le commerce et tant d’autres.
Aux autorités donc de projeter un regard sur cette activité aujourd’hui convoitée par les jeunes, en attendant que la distribution d’eau potable à Conakry ne soit effective.
Sylla Youn, pour earthguinea.org