Recrudescence de viol en Guinée : L’ONG FEDEP déplore la pratique et invite les autorités à prendre des dispositions nécessaires
Le viol en Guinée prend de plus en plus une nouvelle proportion. Depuis après la mort de la jeune dame M’mah Sylla, le phénomène ne fait que se propager dans la cité comme une trainée de poudre. Pour la Coordinatrice 2021-2022 de la campagne ‘’FemmeVision2030’’, cette prolifération est due au manque de sanction contre les fauteurs.
« Malgré tous les cris de cœur qui sont faits, la Guinée continue encore à enregistrer des cas de viol et de violences à l’endroit des femmes. C’est incroyable ! A mon avis, c’est que les actes commis par les violeurs sont impunis. Même s’ils sont punis mais c’est qu’ils ne sont pas punis sévèrement », s’interroge Hadja Fatoumata Doumbouya, membre fondateur de l’ONG féministe ‘’Femme, Pouvoir et développement’’ (FEDEP).
Pour elle, il n’est nullement pas question de tolérer quelqu’un qui commet un acte de viol ou de violence surtout contre une femme, elle ajoute : « Comme le dit la loi de Talion : ‘’œil pour œil, dent pour dent’’. Quand quelqu’un a violé ou violenté surtout une femme il faut qu’il le paie. Si par ailleurs on condamnait des gens qui commettent des actes de viol, je pense que le cas aurait beaucoup diminué. Mais malheureusement, ils ne sont pas punies. Si par exemple Paul voit qu’il a fait un acte qui n’est pas puni mais Pierre aussi va le faire », estime-t-elle.
Depuis le lancement, le 25 novembre dernier, de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, Hadja Fatoumata Doumbouya, à travers la campagne ‘’FemmesVision2030’’ ne cesse de mener des activités dans le sens de stopper des cas de viol dans le pays. Pour elle, son équipe conduit une campagne de sensibilisation qui a démarré depuis lors et ne s’arrêtera que lorsque le phénomène de viol tant dénoncé, aura quasiment diminué dans nos sociétés.
« Aujourd’hui, il y a des cas de viol qui sont faits même aux bébés de 2 ans, de 3 ans, c’est incroyable ! Et avec ça les autorités restent silencieuses. Nous, notre organisation ne compte pas s’arrêter là, elle continuera à parler haut et fort, à dénoncer, même si on n’est pas écouté mais on continuera à jouer notre rôle pour contribuer à éradiquer ce fléau. Notre objectif, ce n’est pas seulement de stopper mais aussi d’éradiquer complètement », insiste-t-elle.
« Actuellement, on enregistre chaque jour au moins un cas de viol dans les régions de l’intérieur du pays, soit c’est un homme qui a assassiné sa femme, soit un homme qui a assassiné son enfant, ou un homme a violé une fille ou a violé même sa fille. Et souvent ce sont les pères de familles qui sont responsables de ces actes », ajoute-t-elle.
Avant de clore, elle réitère son engagement et celui de l’ONG FEDEP à contribuer sans arrêt à lutter contre la pratique de viol sous toutes ses formes pour préserver la dignité humaine.
« Puisque notre rôle est de défendre les femmes, nous allons continuer ce combat, et tant que ça ne finit pas, nous au niveau de ‘’FemmesVision2030’’, nous n’allons pas baisser les bras », conclut Hadja Fatoumata Doumbouya.
Sylla Youn, pour earthguinea.org