L’humanité a célébré ce mardi 8 septembre 2020, la journée internationale de l’alphabétisation.  En Guinée, plus de 65% de la population n’a pas accès l’éducation. Pourtant, même étant adultes, des hommes et des femmes devraient pouvoir apprendre à lire et à écrire. Ce long chemin est parcouru mais on est encore loin du bout du tunnel.  

Pour ce sociologue consultant en éducation, Aboubacar Mandela Camara, estime que « dans le monde entier il y a plus de 850 millions d’alphabètes, selon le rapport de l’UNESCO en 2017, les gens qui ne savent ni lire ni écrire, ni compter ». Puis « En Guinée, le taux d’alphabétisation est de 32% ce qui revient à dire que plus de 65% de la population guinéenne est composée d’analphabètes ».

Ce consultant explique que ces chiffres s’expliquent par le fait qu’ « il n’y a pas un grand investissement au niveau de l’alphabétisation dû à l’insuffisance du budget alloué à l’alphabétisation. Il y a une faible implication de l’Etat dans la réalisation des programmes et des projets liés à l’alphabétisation. La non promotion des langues locales, sans compter l’inexistence d’infrastructures appropriées à l’alphabétisation ».

Ceci est un défi à relever, explique le sociologue Aboubacar Mandela Camara qui va même au-delà en disant : « il faudrait faire de l’alphabétisation un enseignement professionnalisant, il ne faut pas surtout venir apprendre seulement aux gens, surtout dans le milieu rural, comment lire, écrire et compter. Il faut faire cela en relation avec une activité génératrice de revenu ».

Pour Mamoudou Cifo Ketouré, enseignant, c’est un problème crucial dont la solution doit nécessairement passer par une politique en faveur des enfants.

« Les hommes politiques doivent penser à l’éducation. Moi en tant qu’enseignant guinéen, j’invite l’Etat en premier lieu, qui a dans sa fonction régalienne, l’éducation des enfants, à joindre les bouchers doubles pour favoriser la scolarisation des enfants ».

Selon lui, une fois les enfants scolarisés, l’Etat doit aussi créer d’autres conditions notamment la construction des écoles professionnelles pour des personnes voulant travailler dans les métiers. Car quand le besoin s’impose à l’homme, il faut une porte de sortie. Dit-il.

« L’Etat doit créer d’autres conditions pour des personnes en situation difficile. C’est-à-dire des personnes qui n’ont pas eu la chance de pousser les études, elles peuvent se recycler et aller dans ces écoles professionnelles pour apprendre le métier ».

La même invite est adressée aux parents à soutenir les enfants dans leur formation, car dira-il « l’enfant est la retraite du parent. Nous devons tous ensemble, acteurs politiques, journalistes, acteurs religieux, acteurs de la société civile, nous donner les mains afin d’encourager l’alphabétisation des enfants dans notre pays ».

D’après l’UNESCO, l’alphabétisation permet une participation accrue au marché du travail et favorise également l’épanouissement socio-économique d’un pays.

Sylla Youn, pour eathguinea.org

Bonus:

Retrouvez quelques données sur l’Alphabétisation en Guinée

https://www.indexmundi.com/fr/guinee/taux_d_alphabetisation.html

https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codePays=GIN&codeStat=SE.ADT.LITR.ZS

https://www.unicef.org/french/infobycountry/guinea_statistics.html

https://fr.actualitix.com/pays/gin/guinee-alphabetisation.php

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