Malgré de nombreux avantages écologiques, économiques et socio-sanitaires, la déforestation se poursuit à un rythme alarmant. C’est le constat dressé par l’activiste guinéen de l’environnement Saïkou Amadou Tidiane Diallo, à l’occasion de la célébration, le 21 mars dernier, de la journée internationale des forêts.

Selon le président de l’ONG Action Contre le Réchauffement Climatique (ACOREC) le constat est très alarmant dans la mesure où les forêts sont de nos jours menacées.

« A mon avis, il serait mieux de faire l’état des lieux de nos forêts, savoir comment ces forêts se portent, et revoir si elles sont en train d’être détruites ou bien il faut les mettre en valeur ou les ressusciter. Le constat que je fais est qu’au fur et à mesure que l’humanité accroit les besoins aussi augmentent, et en même temps nous détruisons nos forêts », a fait savoir l’activiste dans un entretien avec notre reporter.

Il faut signaler que l’ONU avait annoncé lors de la célébration de cette fête que les forêts couvrent environ un tiers de la planète et jouent un rôle fondamental dans les économies mondiales et nationales. Et environ 1,6 milliard de personnes, dont plus de 2 000 cultures autochtones, en dépendent pour leurs moyens de subsistance quotidiens et leur survie à long terme. Pour notre interlocuteur, la Guinée qui ne fait pas exception à cette réalité doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger ses forêts.

« Quand vous prenez par exemple les forêts amazoniennes au Brésil, nous avons vu plusieurs hectares d’arbres détruits. Quand vous prenez le cas en Guinée, avec l’exploitation minière, il y a une destruction totale du couvert végétal. A Sangarédi par exemple où il y avait une forêt classée, cette forêt n’existe plus aujourd’hui. Quand vous regardez la forêt de Kakimbo dans la commune de Ratoma qui faisait avant près de 100 hectares, aujourd’hui il n’y a pas plus de 22 hectares », dit-il.

Puis de poursuivre : «  Alors au lieu d’entretenir ces forêts, elles deviennent plutôt le dépotoir pour les populations, elles incinèrent les ordures dans ces forêts et coupent les arbres. Et quand vous prenez aussi la forêt de Anta, je crois que le constat est le même. A Démoudoula aussi les gens ont construit jusque dans la forêt, les arbres sont en train d’être coupés au profit de l’urbanisme et de l’habitat », a-t-il denoncé.

Selon lui, il faut avoir une volonté politique de la part des autorités, ainsi que les bailleurs de fonds internationaux dans le cadre de l’accompagnement des ONG de la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Par la même occasion, il invite l’Etat à mettre en place des mesures dissuasives afin d’assurer la protection des forêts.  

« Je crois qu’il y a des mesures dissuasives, si ces mesures sont appliquées je pense que personne ne viendrait jeter, incinérer ou couper les arbres sans que l’autorité compétence ne donne son accord. En Guinée, tu peux partir dans une forêt tu ne trouveras aucune garde forestière, c’est-à-dire la forêt est abandonnée à elle-même. Il faut mettre des mesures en place pour essayer de reboiser le maximum de plants. A part cela, il faut aussi sensibiliser les gens pour qu’ils sachent réellement l’importance que ces arbres ont sur la vie humaine et qui donnent de l’oxygène que nous sommes en train de respirer. Et en plus de ça, il faut sensibiliser les gens à protéger ce qui a été reboisé ».

« Chez nous par exemple, nous avons initié un concept intitulé ‘’un anniversaire, un arbre’’, un concept qui consiste à inviter chaque citoyen à planter un arbre à l’occasion de son anniversaire. Et au cours d’un an nous avons planté plus de mille arbres à l’occasion des anniversaires et nous continuons à le faire », a-t-il ajouté.

Pour clore, il faut rappeler qu’il est de la responsabilité de chaque autorité de mettre en place  une politique afin de réinstaurer le couvert végétal déjà détruit, histoire de sauver l’humanité toute entière.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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