Les journées de concertation initiées par le CNRD se poursuivent à Conakry. Ce mercredi 22 septembre, le Lt-Colonel Mamady Doumbouya a rencontré les représentants des établissements scolaires et universitaires. La prolifération des écoles privées et le manque de subvention des universités privées étaient au centre des discussions.
Pour requalifier le système éducatif guinéen, le Colonel Mamady Doumbouya a demandé aux fondateurs et encadreurs des écoles et universités privées de confiner dans un mémorandum les propositions concrètes allant dans le sens d’une transition réussie.
Prenant la parole, Nènè Oudia Baldé, porte-parole des fondateurs des universités privées de Guinée, exprime leurs préoccupations parmi lesquelles l’orientation des étudiants dans les universités privées.
« On est préoccupé par la rentrée universitaires et scolaire qui, à chaque fois, nous cause d’énormes soucis, parce qu’il n’y a pas un calendrier universitaire et scolaire fixe. Donc nous souhaiterions que nous institutionnalisions le calendrier universitaire et scolaire fixe. Nous avons également des préoccupations par rapport à l’orientation des bacheliers. Parce que les résultats des différents examens sont sortis et jusqu’à aujourd’hui nus ne savons pas les 19 milles admis des bacheliers où est-ce qu’ils seront orientés. Les universités publiques sont pleines, donc elles n’auront plus la possibilité d’absorption des étudiants alors que les universités privées ont des infrastructures qui sont équipées et construites dans ce sens, mais malheureusement l’Etat guinéen a décidé d’arrêter unilatéralement le contrat qui le liait aux universités privées ».
A l’attention du chef de l’Etat, d’autres problèmes ont été aussi évoqués par certains encadreurs des écoles et universités privées. El hadj Fodé Diabaté de Billy Ecole parle de rachat et les locations de certaines écoles privées par l’Etat guinéen occasionnant des faillites et des pertes d’emploi.
« En 2018, l’ancien président avait instruit son ministre de l’éduction nationale d’alors de racheter certaines écoles privées en vue de les mettre à la disposition de l’Etat afin de combler un déficit à cet effet. La cession de ces écoles de près de 12 mille élèves a fait l’objet d’un contrat dûment établi entre les fondateurs, le ministère de l’éducation nationale et contre signé par le ministère des finances. Depuis maintenant quatre ans, ces écoles sont fonctionnelles au compte de l’Etat guinéen. L’Etat n’a jamais honoré ses engagements de rachat. Le refus catégorique de l’Etat de faire face à ses obligations a entrainé la faillite chez certains fondateurs qui ne savent plus comment rembourser des dettes auprès des banques primaires. S’agissant des écoles en location, 74 écoles aujourd’hui dont l’Etat a accumulé des retards considérable de paiement ce qui n’encourage pas les promoteurs de ses établissements ».
A l’entame de son allocution, le Colonel Mamady Doumbouya, a mis tout d’abord l’accent sur la nécessité de requalifier le secteur de l’Education qui, pour lui, demeure une préoccupation de l’Etat. Il a par ailleurs exprimé sa gratitude à l’endroit du corps enseignant guinéen.
« Le secteur de l’éducation est le temple du savoir. C’est le lieu et l’occasion pour nous de vous rassurer que le comité national de rassemblement pour le développement mettra tout en œuvre quant à la prise en compte de vos contributions et cela dans l’intérêt supérieur de la nation. Permettez nous de vous exprimer toute notre solidarité eu égard à l’importance de votre secteur aussi névralgique ».
Cependant, le Colonel Mamady Doumbouya a mis en garde certains cadres du système éducatif guinéen qui s’évertueraient à distiller des propos et comportements de nature ethnique ou régionaliste dans le milieu scolaire et universitaires, ce qui, pour lui, contribuerait à apporter des désordres dans le milieu de l’éducation guinéenne.
« Il n’est plus à rappeler que l’exercice de vos activités doit être en dehors de toute considération de nature politique, ethnique ou religieuse. Malheureusement, certains parmi vous prêtent le flanc à ce fléau qui compromet négativement la qualité de l’enseignement réussi en Guinée. Ainsi, il est perceptible de constater que le long chemin vers l’excellence est une grande exigence ne laissant place à aucune forme de démagogie, de compétence, de laxisme et de corruption ».
Au terme de son allocution, le président de la république a invité les fondateurs des écoles et universités privées de Guinée à prendre des dispositions allant dans le sens du respect scrupuleux des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires à l’orée de l’ouverture des classes.
Sylla Youn, pour earthguinea.org