Guinée : Célébration de la journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse
L’humanité a célébré ce mercredi 17 juin 2020, la journée mondiale de lutte contre la désertification. L’objectif est de sensibiliser l’opinion publique sur les enjeux liés à la désertification et la sécheresse, ainsi que la dégradation des terres.
Il faut noter que cette année la célébration de cette journée intervient dans un contexte dominé par la pandémie de Coronavirus. Vu la période où les contacts physiques sont plus ou moins limités, notre rédaction a joint au téléphone un ingénieur des eaux et forêts, spécialisé en aménagement des forêts, également point focal de la convention désertification (CNULD), M. Djatamadi Diallo. Avec lui, nous avons abordé l’importance que revêt cette journée.
« Cette journée représente pour nous une journée où tous les pays ont participé à la convention. Ces pays commémorent cette journée pour sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale sur les enjeux liés à la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse dans le monde, en particulièrement l’Afrique ».
Cependant, il faut rappeler que cette journée tire son origine depuis 1994 où elle a été instituée par l’assemblée générale des nations unies au titre de sa résolution 49/115. C’était dans le cadre de la sensibilisation contre les facteurs de risque de dégradation des terres et l’avancée du désert dans le monde.
« Ce qui amène généralement la sécheresse, ce sont des facteurs de dégradation de la terre. Il y en a deux : il y a des facteurs d’ordre anthropique liés aux activités humaines, et les facteurs climatiques. Maintenant les facteurs anthropiques on peut citer par exemple les pratiques agricoles inappropriées. Il y a l’agriculture inhérente sur brûlis que la plupart des populations africaines pratiquent, telle que l’agriculture extensive sur brûlis où on fait les feux de brousse, le défrichement des champs et tant d’autres, on cultive beaucoup d’espace et peu de rendement agricole ».
Avec cette méthode agricole inappropriée, selon notre interlocuteur, amène une bonne partie de la terre à se dégrader. A cela s’ajoute la coupe abusive des bois de chauffe, de service et tant d’autres.
« Ces pratiques dans nos communautés dégradent de plus en plus nos ressources naturelles. Il faut aussi citer l’élevage traditionnel extensif, qui est aussi l’une des pratiques qui participent à la dégradation de la terre, et cette dégradation a des impacts directs sur la terre ».
Pour lutter donc contre ces pratiques et ses corolaires, notre interlocuteur recommande : « Il faut prôner une agriculture écologiquement viable ; intensifier le système d’élevage ; faire le reboisement des terres, des enchères agricoles dégradées, les bassins versants, les zones humides telles que les marres, faire la promotion d’une agriculture écologiquement durable qui utilise moins de feux de brousse, détruire très peu les forêts, intensifier et vulgariser la communication pour pouvoir lutter contre la sécheresse et la désertification ».
Pour finir, il faut rappeler qu’à l’occasion de cette journée, le gouvernement guinéen a rendu publique une déclaration faisant état de l’incidence de la dégradation des terres sur la vie de près de la moitié de la population mondiale. Une occasion pour eux de montrer à l’opinion publique des solutions permettant de tenir des engagements pris au titre des objectifs de développement durable et la mise en place de solution axées sur la nature procurant de multiples avantages de lutte contre la désertification.
Sylla Youn, pour earthguinea.org