L’Afrique célèbre ce mardi 25 mai 2021 le 58ème anniversaire de l’Union du continent. En Guinée, les jeunes se réjouissent de cette fête, mais dénoncent à la fois le manque de volonté des dirigeants à accompagner cette couche qui est sensée prendre la relève de demain.
C’est le cas par exemple de Mama Aïssata Gniatosky Camara, étudiante en master, diplômée en sociologie de développement communautaire, entrepreneure, activiste, artiste comédienne et présidente d’une ONG théâtrale. Cette jeune a tout pour faire bouger les lignes.

Depuis quelques temps, elle s’est lancée dans des activités agricoles grâce auxquelles elle tire son épingle du jeu. Son souci est de voir les jeunes africains progresser.
« Je remercie les personnes qui ont été là pour créer cette grande organisation africaine. Mais ce que dirais, c’est vrai qu’on ne peut pas résoudre tous les problèmes du continent à la fois, mais que nos dirigeants essayent de mettre un peu d’effort pour aider les jeunes africains. Si on n’assiste pas les jeunes, ils vont avoir l’esprit de migrer ailleurs. Mais s’il y a de l’assistance, j’espère que les jeunes resteront et ils vont progresser ».
Mama Aïssata Niatosky Camara lance un cri d’alarme qu’elle souhaite faire entendre tous.
« Si les gens pouvaient m’écouter, j’aimerais que nos dirigeants africains enlèvent l’idée de ‘’ma force’’ ou de ‘’ma famille’’. En Afrique dès qu’on nomme quelqu’un à un grand poste, il y a sa famille qui vient pour danser. Or au lieu de danser, on doit prier pour que la personne puisse bien exécuter la mission qu’on lui a confiée. Donc j’aimerais qu’on lave un peu les cerveaux par rapport à ça ».
Dans le secteur agricole, Mama Aïssata se distingue à travers de nombreuses initiatives. Pendant la saison sèche, elle fait le maraichage, et la saison des pluies elle cultive le riz.
« Actuellement, j’ai un domaine à Kindia que j’ai obtenu à travers ma grand-mère décédée qui était d’ailleurs toujours là pour moi. Je me suis installée sur ce domaine pour chercher à agrandir mes activités. Mais puisque je ne pouvais pas travailler seule, j’ai donc cherché deux amies avec qui je travaille.
A Conakry ici, j’ai un espace agricole dans un basfond qui se trouve derrière l’Université de Sonfonia où je fais la culture maraichère. Cette année j’ai cultivé le piment et l’aubergine. Je viens de faire même une récolte ».
Malgré ses nombreuses années d’expérience, Mama Aïssata Niatosky Camara cherche toujours à se former et à se perfectionner. Son ambition est d’être capable faire tout ce que l’homme peut faire dans un cadre professionnel. Chose qu’elle recommande d’ailleurs à toutes les femmes.

« Quand on cherche l’équité, on doit se mettre aussi au travail et se former. S’il y a un poste de responsabilité et que tu n’es pas qualifiée, c’est difficile d’y être. Donc pour occuper un poste de responsabilité, il faut se mettre au travail, se former pour service sa nation comme il le faut ».
Avant de terminer ses propos, l’entrepreneure a invité les jeunes garçons et filles à se lancer dans une activité, qu’elle soit génératrice de revenu, afin d’être économiquement indépendants.
« Ce que je dirais aux jeunes, qu’ils soient garçons ou filles, c’est de se lever et de sortir de leur zone de confort pour chercher à frapper les différentes portes. C’est vrai que ce n’est pas facile de gagner quelque chose sur le coup, mais ce qui est sûr, si on reste courageux on gagne toujours. Surtout dans le domaine de l’entrepreneuriat, on ne peut pas bouger avec zéro franc c’est vrai, mais si tu as 5000 ou 10.000 francs, tu peux prendre ce montant et l’investir quelque part », conseille-t-elle.
Sylla Youn, pour earthguinea.org