El hadj Amadou Barry, agriculteur et producteur de pomme de terre à Pita s’est lancé dans la filière depuis quelques année, suite à des séminaires de formation et autres stages de perfectionnement. Aujourd’hui, il compte une trentaine d’hectares à Timbi Madina dans la préfecture de Pita.
D’ici 2030, l’entrepreneur envisage d’élargir son champ sur une centaine d’hectares, un espace sur lequel il compte entretenir des jeunes, les former et les accompagner pour devenir des producteurs.
« A l’horizon 2030, nous envisageons de faire cent hectares de pomme de terre. Au-delà de ça, nous envisageons de parrainer des jeunes au minimum cent jeunes qui pourront faire des stages au début dans l’entreprise pour connaitre c’est quoi la production de la pomme de terre, et à la longue les accompagner pour devenir des producteurs ».
Pour arriver à ces objectifs, El hadj Amadou Barry ambitionne mettre en place un réseau de producteurs de pomme de terre, de la production à la transformation, en vue de faire du produit l’aliment de base du pays.
« En fait, on veut créer un réseau de producteurs de pomme de terre pour avoir un lobbying vraiment fort, parce que nous avons l’objectif de faire la pomme de terre de la Guinée l’aliment de base pour les guinéens, comme l’Atieké en Côte d’Ivoire ».
Au début, El hadj Amadou Barry n’a jamais rêvé qu’un jour il deviendrait agriculteur. C’est grâce au conseil de son père qu’il se retrouve aujourd’hui devenir l’un des plus grands employeurs de la zone de Pita.
« Je voulais être un footballeur. Mon rêve c’était d’aller en Europe. Mais j’ai toujours eu des guéguerres avec mon papa, même lorsque j’étais en 3ème année à l’université quand ils ont cassé l’école, je ne voulais plus continuer les études, je voulais aller en Europe. Mais heureusement il m’a fait comprendre que c’est possible de naitre, grandir et réussir en Guinée.
Il y a mes frères et sœurs qui sont tous en Europe, mais moi il n’a jamais accepté que je bouge du pays. C’est en 2016 que j’ai eu la chance d’aller en Europe, mais je ne voulais plus y rester puisque j’avais senti quelque chose dans l’agriculture, j’avais senti qu’il y a un trésor caché sous terre ».
A Timbi Madina, selon lui, les hommes sont moins nombreux que les femmes, ceci à cause de l’exode rural. C’est d’ailleurs par cette collaboration qu’il a finalement tissée avec les femmes et la forte implication de celles-ci dans les activités agricoles qu’il arrive aujourd’hui à fortifier son entreprise.
« Ces femmes sont vraiment braves, c’est elles qui prennent les familles en charge. Donc aujourd’hui elles sont vraiment importantes dans la production de la pomme de terre. Je travaille avec 230 femmes et 5 hommes. Et aujourd’hui ces femmes sont bien rémunérées. On ne peut pas dire qu’elles sont vraiment aisées, mais ça va. Parce qu’actuellement elles arrivent à inscrire leurs enfants dans les écoles et subvenir à d’autres besoins. Donc c’est un impact qui n’est pas à négliger ».
Il faut rappeler que le chiffre d’affaires de l’entrepreneur El hadj Amadou Barry compte aujourd’hui environ Cinq (5) milliards de francs guinéens.
Sylla Youn, pour earthguinea.org