Affectés par l’impact de la COVID19, et ignorés dans les nouvelles mesures prises par le gouvernement guinéen pour soutenir les différentes filières pendant cette crise sanitaire, les gestionnaires de plage ne savent plus à quel sain se vouer.  

Après plus de quatre (4) mois de la fermeture liée à la pandémie, les associations des plages sollicitent l’aide des pouvoirs publics pour passer le cap qui semble difficile pour les professionnels de la filière.

Les plages ont été durement affectées par la crise sanitaire COVID19 du fait de la fermeture de toutes les activités de loisirs. Pour constater les faits, notre reporter a fait un tour dans les différentes plages de la capitale pour rencontrer les responsables.

A la plage Takonko, Alya Kounda Camara, responsable de ladite plage a expliqué les difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment par la chute considérable de leur chiffre d’affaires qui a un impact direct sur la vie du personnel.

« Comme vous pouvez le constater, la plage est vide, ce qui du coup, impacte notre économie tout comme aussi le service. Ce qui ne nous empêche pas néanmoins, de faire le nettoyage de la berge. C’est à ce titre que nous remercions les bonnes volontés qui nous viennent en aide en ce moment difficile pour assurer le service minimum, notamment pour le nettoyage de la berge au risque de se faire décrédibiliser aux yeux des observateurs. Nous ne sommes pas accompagnés au niveau de l’Etat, ni de la commune ».

Le responsable a déjà mis une cinquantaine de travailleurs en chômage technique, un indicateur marqué par la crise sanitaire.

« Nous souffrons pendant cette période de pandémie faute d’activités, de revenus avec le nombre de chômage qui reste très élevé chez les jeunes dans le quartier ». a déploré, Alya Kounda Camara.

De l’autre côté, la plage Rogbane n’est pas en reste. Là, le coordonnateur Aboubacar Kolet Camara, a quant à lui mis l’accent sur le record d’une triste situation précaire qui apparaît dramatique. Situation où 60% des travailleurs sont déjà en chômage technique.

« Les visites des plages sont suspendues et le service minimum reste. Maintenant, tous ces coûts existent et demeurent. Il faut y faire face. Il n’y a pas de recettes » regrette-t-il.

Sans compter, poursuit le responsable de la plage, en affirmant que « le problème avec la crise du coronavirus vient du fait que de nombreux gérants n’ont pas reçu d’aide financière concernant les mesures d’accompagnement de la part des autorités. Il y’a donc un risque sanitaire et financier bien plus important qui frappe le personnel. Chacun se plaint face aux besoins. C’est la raison pour laquelle, au nom des collègues, je demande l’aide du gouvernement pour que nous puissions reprendre les activités », a-t-il souhaité.

Plus loin à Bénarès, située dans la banlieue de Conakry où notre reporter a bouclé son marathon, le secrétaire général, Ibrahima Barry, ne cache pas sa vive inquiétude et a tiré sur la sonnette d’alarme.

« Je vous avoue que c’est très difficile pour nous de vivre cette situation sans revenus, ni moyens, rien. Nous sommes sans aucune assistance. C’est extrêmement difficile.
Le service minimum nous le ferons à la mesure des moyens que nous avons. Alors que nous n’avons pas de recettes. Nous sommes obligés de mettre la main dans la poche pour veiller sur la place afin que les mesures soient respectées ».

Si la période de couvre-feu liée à l’épidémie de coronavirus n’a pour l’instant été repoussée qu’à la quinzaine du mois prochain, M. Barry, a lancé un cri de détresse en faveur des groupements d’intérêt économique sous le coup de la crise sanitaire.

« La plage est le poumon économique de tous les quartiers environnants. Tout est mort en ce moment. Nous sommes frappés de plein fouet par la pandémie mais, nous espérons que l’Etat va faire un geste pour nous les groupements d’intérêt économique afin que cela puisse nous donner un élan pour la réouverture des plages », a martelé Ibrahima Barry.

Pour finir, les gestionnaires des différentes plages se disent préoccupés par les lourdes conséquences de cette crise sanitaire sur les affaires et sollicitent l’aide des autorités pour qu’ils puissent reprendre les activités.

Bolokada Sano

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