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Conakry : « …72% des ordures proviennent des communes de Matoto et de Ratoma », estime Sékou Keita président du REPAGED

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Un an après la mise en place du programme dénommé Sanita Villes Propres, la capitale Conakry reste toujours à la merci des ordures ; les citoyens vivent quotidiennement dans l’insalubrité avec des risques de maladies. Une triste réalité dans la mesure où les autorités sont encore dans l’incapacité de trouver la solution.

Cette situation reste un casse-tête, car le rythme de production des déchets dépasse largement le rythme de la collecte, ce qui fait que les ordures sont encore visibles partout à Conakry. Les statistiques indiquent par ailleurs que Conakry produit chaque jour 1200 tonnes d’ordures et 72% de ces ordures proviennent des communes de Matoto et de Ratoma.

Face à cette problématique, la rédaction de Earthguinea en partenariat avec SelfieDéchets, a rencontré Sékou Keita, Président du Réseau des Professionnels d’Assainissement et de Gestion des ordures (REPAGED) antenne Matoto, et Directeur Général de TRACOPRESS une Pme qui évolue dans le ramassage et transfert d’ordures à Matoto.  Pour lui, l’implication des populations et autorités reste une nécessité pour que Conakry soit débarrassé des ordures.

« Il faut que tout le monde s’implique, la population et les autorités surtout. Je sais qu’aujourd’hui les PME sont en train de jouer leur part de contrat, mais le problème est qu’il y a un processus de professionnalisation qui a été engagé et qui n’a pas été respecté par certains acteurs, et il faut que ça soit respecté par tous, c’est ce qui va nous encourager aussi », a-t-il indiqué

Il faut rappeler que la capitale Conakry produit environ 1200 tonnes d’ordures par jour, et ces ordures ne sont pas toutes acheminées à la décharge. Cependant les ménages qui sont abonnés aux PME ne dépassent pas 15% de la population, a indiqué notre interlocuteur.

« La PME que je gère est l’une des meilleures à Conakry, elle couvre environ 400 ménages sur 2000, rien que dans la commune de Matoto plus précisément à Sangoyah Mosquée, le reste où ils envoient, je crois que c’est dans les points noirs », a-t-il estimé, avant de déplorer que la plupart des populations refusent d’adhérer à l’abonnement par manque de sensibilisation.

« Dans les ménages nous passons deux fois par semaine, nous avons divisé les quartiers en des secteurs selon notre politique de gestion, les lundis on passe dans le secteur 1, le mardi le secteur 2 et ainsi de suite », ajoute-t-il.

Il renchérit ses propos en disant : « La quantité d’ordures qu’on achemine par jour fait 8 mètres cubes chaque lundi, les mardis on fait 6 mètres cubes, les mercredi 6 mètres cubes, les Jeudi 8 mètres cubes, les vendredis et samedi 6 mètres cubes. Et tout cela est fait dans un seul quartier de Sangoya Mosquée où il y a au moins de PME ».

Notre interlocuteur n’a pas occulté les difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Il citera entre autres.

« Les difficultés sont d’ordre matériel, financier et logique. Mais la plus grande difficulté que toutes les PME rencontrent aujourd’hui c’est le point de regroupement qui n’existe pas, pour ne pas dire que c’est peu. Ensuite c’est le transfert qui n’est pas du tout réglementé, souvent on peut embarquer les ordures qui restent dans les engins jusqu’à deux ou trois jours avant de trouver un point de décharge », s’est-il souvenu.

Il faut rappeler que le projet Sanita Villes Propres est un programme exécuté par Enabel sur financement de l’Union Européenne à hauteur de 42 millions d’euros pour appuyer le Programme de Développement Urbain et d’Assainissement en Guinée. Un projet qui, jusque-là, peine visiblement à marquer ses traces sur le terrain.

A suivre…

Sylla Youn, pour earthguinea.org et SelfieDéchets

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