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An 61 de la création de la monnaie guinéenne : réaction de quelques citoyens de Conakry

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Le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée a prononcé, à la veille de la célébration du 61ème anniversaire de la création de la monnaie guinéenne, une allocution au cours de laquelle il évoquait quelques réformes entreprises l’année dernière.

Au titre de ces réformes, nous pouvons citer ‘’l’opérationnalisation du Fonds de garantie des dépôts, la rédaction du cahier des charges pour l’automatisation des états de reporting, le début des travaux de transposition du modèle de loi bancaire de la ZMAO, le lancement des travaux d’implémentation de Bâle II et III, l’adoption d’un cadre réglementaire applicable aux sociétés de crédit-bail, la codification des états de reporting et bien d’autres.

Cependant, contrairement aux avis partagés par certains citoyens de la ville de Conakry, les réalités sont tout autre sur le terrain, sachant que la monnaie locale le franc guinéen déprécie du jour au lendemain. Au-delà de la balance commerciale insoutenable, le guinéen lambda coure à d’énormes difficultés pour joindre les deux bouts grâce à la disparition de certaines coupures dans la circulation.

Pour Sidiki Mariame Kourouma, consultant à l’EDG (Electricité de Guinée), doter le pays d’une monnaie locale à l’époque était tout de même une belle initiative avec le régime d’alors, car cela représentait toute fois un symbole de souveraineté nationale.

« Comparativement à l’ancien régime à l’époque où 1 Syli était égal à 1 Dollar en terme d’échange monétaire. Mais vous allez comprendre avec moi qu’à partir de 1984 avec la prise du pouvoir par le régime militaire jusqu’à maintenant, la monnaie a beaucoup déprécié. Et dans le contexte actuel, on est même plus en mesure, par rapport à la masse monétaire, d’utiliser les jetons comme cela se fait dans d’autres pays ».

Toujours selon Sidiki Mariame Kourouma, l’Etat guinéen a tout le droit de revoir la politique monétaire du pays, car la monnaie locale ces derniers temps a beaucoup déprécié.

« Actuellement, la monnaie guinéenne est utilisée à partir de 500 francs, je pense que cela dénote que la monnaie a beaucoup déprécié. Cela se répercute au niveau du commerce interne, le pouvoir d’achat des habitants, et sur le plan international avec la balance commerciale ».

Poursuivant, il estime que la relance  des petites coupures dans la circulation serait un atout majeur afin de soulager le quotidien du guinéen. Cela ne peut être possible que grâce aux efforts déployés par les autorités à travers notamment la politique monétaire du pays. Ajoute M. Kourouma

« Comme vous le savez actuellement, avec le contexte de la Covid-19, le panier de la ménagère a beaucoup chamboulé. Un pays ne peut se porter mieux que lorsqu’au niveau de son champ monétaire les usagers arrivent à utiliser la monnaie en pièce. Evidemment cela dépend de la politique commerciale qu’il faut mettre en place. L’état doit donc régler le prix des marchandises sur le marché et voir comment peut-on valoriser cette monnaie, et je pense que cela va dans le sens d’aider les citoyens à pouvoir faire face aux besoins quotidiens ».

Selon cet autre citoyen, Amadou Diaby, comptable de profession, partage le même avis.  Pour lui, au-delà des avantages qu’elle représente, la monnaie guinéenne souffre de beaucoup de problème, telle que le non maitrise de l’inflation afin d’aider le commerce intérieur.

« A mon avis, notre propre monnaie a beaucoup d’avantage surtout à l’heure actuelle avec la crise mondiale. Le seul problème est qu’il faut qu’on arrive à maitriser cette monnaie pour réduire l’inflation, ce qui pourra nous aider ».

Pour stabiliser cette monnaie locale, il demande aux autorités de rendre les prix identiques sur le marché, homologuer et règlementer des marchandises dans l’ensemble du pays.

« Je pense que le gouvernement a assez fait, mais il reste encore beaucoup à faire. La banque centrale est capable aujourd’hui. Donc de fait qu’elle est capable, ils n’ont qu’à s’accentuer sur la maitrise de l’inflation.

« On n’arrive toujours pas à comparer notre monnaie aux monnaies étrangères, telles que le CFA, l’euro ou le dollar, c’est ce qui nous fatigue un peu. Mais si tout le monde sait que l’inflation est maitrisée, quand par exemple le dollar est à 100 francs aujourd’hui et que cela continue jusqu’au moins six mois, il n’y a pas de variation, c’est bon. Et c’est là que le gouvernement doit beaucoup travaillé pour maitriser l’inflation ».

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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