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16 Jours d’activisme contre la violence faite aux femmes : ’’FemmeVision2030’’ dévoile son agenda et promet d’accompagner le processus

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En prélude au lancement de la campagne des ‘’16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre’’, un évènement qui s’organise à l’initiative des Nations Unies qui débute le 25 novembre et se termine le 10 décembre 2021, notre rédaction a rencontré Mme Hadja Fatoumata Doumbouya, membre fondateur de l’ONG ‘’Femmes, Pouvoir et Développement’’, en même temps Coordinatrice 2021-2022 de la campagne ‘’FemmeVision2030’’. Avec elle, nous avons abordé plusieurs sujets dans le cadre de l’organisation de cette campagne mondiale de sensibilisation.

Accompagnée d’une brave et dynamique équipe, Mme Hadja Fatoumata Doumbouya  promet de poser à son tour plusieurs actes qui vont dans le sens de la promotion de la dignité des femmes, telle que la sensibilisation porte-à-porte, des plaidoyers, la formation et l’information des citoyens. C’est pourquoi d’ailleurs elle profite de l’occasion au cours de cet entretien, pour interpeller les autorités à mettre fin aux actions de violence à l’égard des femmes et des filles de Guinée.

Notre rédaction vous propose ci-dessous l’intégralité de l’entretien réalisé par notre reporter Younoussa Sylla

Earthguinea : Bonjour Hadja Fatoumata Doumbouya !

Hadja Fatoumata Doumbouya : Bonjour Monsieur le journaliste !

Earthguinea : Le 25 novembre 2021 vous allez procéder au lancement d’une série d’activités qui s’inscrivent dans le cadre de la campagne des  16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.  Parlez nous en un peu plus ?

Hadja Fatoumata Doumbouya : Merci beaucoup pour la question. En fait, c’est une campagne qui est initiée par les Nations Unies. Elle s’inscrit dans l’objectif numéro cinq des ODD (objectifs du développement durable) qui parle de l’égalité de sexe et la défense des droits des femmes sur la planète. Déjà en 2016, nous avons initié pour la première fois cette campagne en République de Guinée pour essayer de sensibiliser le public, à savoir les étudiants, les élèves au niveau des établissement scolaires, les professeurs et les enseignants notamment en charge de la formation de la couche juvénile pour débattre la question liée aux objectifs de développement durable. Cette campagne a ciblé  plus d’un, nous avons parcouru des universités où on ne savait pas encore la portée ou l’importance de cette campagne concernant le 5ème point des ODD. Donc il a fallu une campagne que nous avons menée dans ces milieux pour faire comprendre aux gens son importance. C’est pourquoi d’ailleurs nous nous nous félicitons d’avoir fait cette organisation qui, pour la première fois, a donné la voix à d’autres organisations.

Quel bilan avez-vous tiré de la première édition de 2016?

Le bilan que nous avons fait a eu de l’impact à travers le monde. Et très malheureusement nous avons été impactés par la pandémie de Covid-19, de sorte que l’année surpassée et l’année passée nous n’avons pas pu mener cette campagne de manière physique. Nous avons mis l’accent sur le virtuel pour respecter les mesures barrières. Vu que cette année les choses sont en train de reprendre le cours normal, nous avons initié de nouveau cette campagne que nous allons certainement lancer le 25 novembre tel que ça a été élaboré par l’organisation des Nations Unies. Donc la campagne va débuter le 25 novembre et se clôturera jusqu’au 10 décembre 2021. Donc ce sont les 16 jours d’activisme de stop contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Pendant ces 16 jours, quelles sont les actions que vous comptez mener ?

Comme son nom l’indique ‘’16 jours d’activisme’’ cela nous interpelle à poser des actes chaque jour, c’est-à-dire mener des campagnes de sensibilisation, faire des plaidoyers, informer, former et attirer l’attention des décideurs sur leur implication dans cette lutte de ‘’ non aux violences contre les femmes et filles’’, car c’est une pratique qui est aujourd’hui répandue sur l’ensemble du monde entier. Comme nous sommes en Guinée, nous allons parler de ce qui nous concerne particulièrement. Nous, on s’est dit d’ailleurs que les 16 jours ne suffisent pas, c’est juste faire la campagne pour la forme, sinon les 365 jours de l’année suffisent au moins pour sensibiliser les populations de stopper en quelque sorte les violences contre les femmes et filles. Mais puisque nous parlons des 16 jours d’activisme, nous allons rester dans ce cadre.

Vous êtes la Coordinatrice de la campagne ‘’FemmeVision2030’’. Quel serait le rôle de cette campagne en matière de sensibilisation pendant ces deux semaines ?

En ce qui concerne ‘’Femme Vision 2030’’, nous allons essayer, comme nous l’avons fait dans les années passées, de faire porte-à-porte pour faire des sensibilisations. C’est pour dire qu’un jour ne suffit pas pour faire l’activisme, il faut le faire chaque jour. Nous allons lancer les activités le 25 et nous avons recruté pour cela un certain nombre d’activistes qui ont accepté volontiers de se joindre à la campagne. Nous les avons invités autour d’une table pour essayer de mettre en place les bases de cette campagne.

Avez-vous bénéficié d’une aide extérieure pour organiser cette campagne ?

Nous n’avons reçu aucune aide extérieure, nous n’avons reçu aucun financement de qui que ce soit, ni du Système des Nations Unies, ni du gouvernement. Nous l’avons fait de notre propre moyen, de notre propre volonté pour défendre la cause. Parce que le thème  entre dans l’objectif de notre organisation qui est ‘’Femmes Pouvoir et développement’’ FEDEP. Mais pour les aides extérieures nous ne les rejetons pas. Mais puisque nous ne recevons rien, nous n’allons pas croiser les bras pour attendre que les gens se manifestent pour que nous puissions le faire. Quand on est une organisation non gouvernementale, il faut s’assumer, il ne faut pas attendre que l’extérieur vienne vous booster pour vous dire ce que vous devez faire.

Parlez-nous un peu de votre feuille de route au niveau de la campagne ‘’Femme Vision 2030’’ ?

Nous avons défini un plan d’action comme l’indique notre campagne ‘’Femme Vision 2030’’, nous sommes encore à 9 ans de l’atteinte de l’objectifs de notre campagne. Donc c’est pour dire que nous nous ne devons pas attendre. Chaque jour que Dieu fait nous sommes en action pour la cause des femmes et filles de Guinée. Mais nous, nous n’arrêtons pas seulement à cette campagne, nous communiquons beaucoup sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention des responsables du système des nations unies qui ont initié ces actions en faveur des femmes.  Nos toutes derrières activités en date sont la journée de la jeune fille, et la journée de la femme rurale célébrées en Octobre.

Dites-nous, comment vous gérez les cas de viol signalés à l’ONG FEDEP?

Vous savez, notre tradition et notre coutume veulent que l’identité de la personne soit sauvegardée et là nous le faisons. Mais en arrière-plan, nous recevons les femmes, nous les écoutons et nous censurons leur identité. Nous essayons de reprendre un peu le langage pour ne pas afficher ou dévoiler la personne qui vient se confier à nous. Ici, le bureau de l’ONG Femmes, Pouvoir et Développement, c’est comme un centre d’écoute, nous ouvrons notre porte aux femmes pour qu’elles aient le courage de se prononcer sur les cas de viol qu’elles ont subis ou nous signaler des cas en cours ou dans l’ombre. Et puisque nous sommes une organisation non gouvernementale très active qui défend la cause des femmes et filles, alors nous montons au créneau pour essayer d’apporter notre touche. Donc si c’est pour parler des impacts j’espère que nous avons fait des activités qui ont eu des impacts sur la société. Et chaque jour notre organisation célèbre les journées qui sont dédiées aux femmes, nous nous mettons un peu dans l’action pour essayer de défendre et d’apporter notre contribution à ces journées internationales qui sont dédiées aux femmes. Nous mettons l’accent sur l’information, la sensibilisation, la formation et la prévention.

En tant que responsable d’ONG, comment vous percevez la question de violence souvent dénoncée et quelles sont les formes ?

Laissez-moi vous dire qu’il y a plusieurs formes de violences qui sont faites aux femmes. Mais parfois quand on parle de violence, on pense que c’est seulement lié à une relation avec le sexe. Alors qu’il y’a la violence physique, morale, psychologique, sexuelle. Quand vous insultez une personne, c’est aussi une forme de violence. Mais puisqu’il s’agit de la femme, il est question de mettre fin ou de stopper les violences faites aux femmes.

Votre mot de la fin ?

Nous invitons les médias à donner leur contribution au cours de ces 16 jours d’activisme en relayant l’information, essayant de faire le micro-trottoir. Que ce soit les médias visuel, audio-visuel, en ligne ou la presse écrite, toutes ces formes de participation à l’activisme peuvent aider à lutter contre la pratique.  Nous, en tant qu’organisation, nous avons beau combattre les actes néfastes mais si on ne se fait pas aider par les médias ça restera dans l’ombre. Quand par exemple un journaliste est au courant d’un cas de viol dans le quartier, il ne doit pas se taire sur le cas, il doit le dénoncer, et s’il le faut il remonte l’information au niveau de notre bureau pour en débattre. Donc quand la presse rencontre ces cas comme ça dans les quartiers, nous vous prions de nous remonter l’information et de diriger ces personnes-là vers nous. Donc c’est un appel que je lancerais aux médias.

Merci Hadja !

Je vous remercie !

Entretien réalisé par Sylla Youn, pour earthguinea.org

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