La quantité de produits alimentaires gaspillée devrait augmenter de près de 30 % dans les douze ans qui viennent, selon le Boston Consulting Group (BCG). En 2030, ce sont 2,1 milliards de tonnes qui seront perdues ou jetées contre 1,6 milliard aujourd’hui.

Alors que la planète vit déjà largement au-dessus de ses moyens et que « le jour du dépassement » est chaque année plus précoce , le gaspillage alimentaire semble avoir malheureusement encore de beaux jours devant lui.

Selon le  rapport que vient de publier le Boson Consulting Group , la quantité de denrées alimentaires gaspillées devrait croître de près de 30 % d’ici à 2030. Il atteindrait ainsi l’équivalent de 2,1 milliards de tonnes à cette date, contre 1,6 milliard de tonnes aujourd’hui.

En 2030, chaque seconde, ce sont donc quelque 66 tonnes de produits alimentaires qui pourraient être gaspillées.

Avec un coût pour l’économie mondiale qui est loin d’être négligeable. En supposant que la devise américaine s’apprécie chaque année de 1,8 % sur cette période, ce sont donc l’équivalent de 1.500 milliards de dollars qui seraient dilapidés.

 Aujourd’hui, l’humanité gaspille l’équivalent d’un tiers de la nourriture produite chaque année.

Une augmentation qui touchera « toutes les régions du monde »

De telles projections – si elles se réalisent – remettraient totalement en cause les objectifs fixés par l’ONU, qui prévoit une réduction de moitié du gaspillage alimentaire d’ici 2030.

Si les auteurs ne dressent pas la carte des pays qui gaspilleront le plus, ils admettent cependant que ce sont ceux qui sont en voie d’industrialisation et dont la population est en croissance rapide qui seront sans doute les mauvais élèves en la matière.

« A mesure que la richesse s’accroît, les habitants veulent manger plus et une nourriture plus diverse qui n’est pas cultivée localement », ce qui va augmenter le gaspillage alimentaire et les déchets, explique le rapport.

Mais si la hausse devait connaître « un pic significatif en Asie », le gaspillage alimentaire continuera d’« augmenter dans la plupart des régions du monde », avertissent les auteurs.

« Si dans les pays en développement, les déchets se produisent au cours du processus de production, dans les pays riches, les déchets sont principalement le fait des distributeurs mais aussi des consommateurs, qui jettent les aliments parce qu’ils en ont trop acheté ou parce qu’ils ne répondent pas à certains critères esthétiques », précisent-ils encore.

L’initiative d’Intermarché

L’occasion pour le BCG de saluer l’initiative, en France, du groupe Intermarché et de ses « fruits et légumes moches », ou bien encore de Tesco, aux Etats-Unis qui a innové en matière de politique de promotion du type « un produit acheté, un produit offert ». Désormais, le consommateur peut prendre possession de son article gratuit quand il le souhaite et n’est donc pas obligé de le stocker, au risque de le gaspiller.

Le cabinet ne manque pas de tordre le cou à certaines idées reçues. Comme celle selon laquelle les produits frais sont forcément plus sains et plus nutritifs que les produits surgelés. Non seulement c’est faux, mais en plus certains produits frais ont tendance à s’abîmer plus vite, ce qui pousse le consommateur à les jeter.

S’il semble impossible d’éviter totalement le gaspillage alimentaire, le rapport préconise quelques pistes afin d’en minimiser l’impact. Les auteurs prônent notamment la création d’un écolabel ; ils demandent surtout aux différents gouvernements d’agir de manière plus active pour limiter les dégâts.

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