Rachid Camara, jeune entrepreneur guinéen, a à ses actifs deux services, il s’agit entre autres de Old Service qui est une agence conseillère en stratégie de communication et marketing management ; Et Geosecuris qui vend des solutions et systèmes de géolocalisation et des services d’entretien préventif systématique pour les flottes automobiles. Il est le président en exercice de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), en même temps président du conseil d’administration de l’organisation.

Le 23 janvier dernier,  Rachid et son équipe ont réussi à organiser à Conakry une rencontre qui a regroupé plusieurs chefs d’entreprise et partenaires, avec pour objectif de contribuer à la relance économique en faveur des PME guinéennes en cette période de crise économique et sanitaire. Au cours de cet évènement, les échanges ont porté sur le thème «  2021, comment s’y prendre en tant que PME ».

Rachid Camara, Entrepreneur

Toujours caressé par le désire de créer un cadre de concertation et d’échange entre les PME et les grandes entreprises guinéennes, Rachid Camara nous a accordé une interview au cours de laquelle il évoque ses ambitions.

On vous propose ci-dessous l’intégralité de l’entretien réalisé par Younoussa Sylla

Bonjour Monsieur Camara !

Bonjour Monsieur !

Récemment, vous avez organisé une rencontre à travers la CPME dont le thème était intitulé «  2021, comment s’y prendre en tant que PME ». Pourquoi l’initiative ?

D’abord, je vais vous parler de la CPME, qui est une association des PME et groupements professionnels qui a vu le jour le 15 aout 2015.  A sa création, la plupart des membres de l’association n’avaient même pas deux employés. Mais aujourd’hui, je suis très fier de voir au sein de notre confédération des entreprises pérennes malgré toutes les difficultés. Avant sa création, on a vu la nécessité dans les rencontres de créer un cadre qui allait permettre à nos petites et moyennes entreprises de se développer. Donc ce cadre est fondé sur trois objectifs: contribuer à l’instauration d’un environnement plus favorable à la croissance et au développement des petites et moyennes entreprises en vue de soutenir le développement économique et social. Et Etablir une relation de partenariat avec les autorités et les partenaires au développement en vue d’appuyer la reforme envers l’initiative privée. Troisième point, c’est le renforcement des capacités de nos membres et des PME guinéennes en vue de les rendre plus compétitives sur l’échelle nationale et internationale.

Maintenant, dans le cadre de l’un de nos actes stratégiques qui est d’accroitre la visibilité des petites et moyennes entreprises en Guinée, on a initié depuis 2018, le Work-Shop qu’on a appelé ENTREPRENEURESHIP CAFE-COACHING  qui est un espace de rencontre d’échange conviviale et décontractée entre les PME autour d’une thématique. Et cette fois-ci après 2020, ont a estimé qu’il était important pour nous de relancer ce Work-Shop de façon spéciale, donc c’est pourquoi on l’a appelé cette fois-ci l’édition spéciale Entrepreneurship café Coaching, et puis inviter les autorités des entreprises et même les experts pour discuter afin d’orienter et activer la relance de l’activité économique en 2021.

C’était quoi l’objectif réel ?

L’objectif comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est d’accroitre la visibilité des PME guinéennes et rendre le dispositif d’appui plus attractif. Et je pense qu’à ce niveau-là, l’objectif est atteint. Les partenaires qui ont répondu à l’appel ont vu l’importance du sujet à débattre et ils ont répondu favorablement à notre demande. Donc pour les prochaines éditions, il n’y a pas mal de choses en vue en faveur des petites et moyennes entreprises guinéennes.

Quelles sont vos attentes, surtout de la part de vos partenaires?

Dans le cadre de l’accompagnement, l’attente c’est que chaque partenaire a une mission, celle de soutenir le secteur privé guinéen, particulièrement les petites et moyennes entreprises. Donc sur ce, je pense que chacun agira en fonction d’elle-même sa mission. Et du coup, c’est cet ensemble-là qui va converser pour apporter un soutien au secteur privé guinéen porté par les petites et moyennes entreprises . Je prends l’exemple sur un de nos partenaires qui est ITC, qui a compris tout de suite qu’au sein de la confédération nous fédérons une nouvelle génération d’entrepreneurs guinéens. Donc ils ont compris qu’en se mettant avec nous, parce qu’à son sein il y a un financement pour appuyer les petites et moyennes entreprises, et donc en travaillant avec nous elles retrouvent facilement les PME qui ont vraiment besoin de cet appui.

Quels sont les résultats auxquels vous vous attendez en cette première phase ?

Les résultats que nous attendons se rapportent à nos objectifs. Il s’agit de créer un espace, une connexion entres les communautés pour que le secteur privé guinéen porté par les petites et moyennes entreprises se porte mieux. Et pour qu’à la rentrée de la zone de libre-échange continental africain que les PME guinéennes soient compétitives sur l’échelle nationale et internationale. En plus, établir cette relation avec nos autorités et nos partenaires pour appuyer les PME guinéennes pour le développement de notre pays et éliminer la pauvreté.

Aujourd’hui, la confédération compte combien de membres ?

Les membres de droit sont au nombre de 33 à date, mais on a plus de 300 inscrits qui sont en processus de formalisation.

Pour les PME qui veulent adhérer, quelles sont les conditions ?

Pour rencontrer en contact avec nous, il suffit d’écrire à travers l’adresse e-mail : cpme.gn@gmai.com, émettre l’intention d’adhérer à l’organisation, en retour il y aura des fiches à remplir, parce qu’à la base il faut que l’entité soit agréée avec un RCCM et un NIF à jour, et deux photos d’identité. Donc le fichier qu’on lui partagera, portera ces informations qu’il va remplir : la situation géographique de la société, le domaine d’activité, le nombre d’employés.  Et il y a un comité d’éthique qui se prononcera pour voir si l’entreprise est éligible ou pas.

Quel est l’appel à l’endroit de vos partenaires ?

D’ailleurs, je profite de cette occasion pour remercier tous nos partenaires comme FIGURA qui est une agence de communication et de publicité ; aussi groupe Kalan international qui est aussi dans le recyclage et tout ce qui est emballage ; ensuite SAMEC qui est un de nos membres en même temps partenaire qui nous a accompagné dans cet évènement ; et Geosecuris qui est également une entreprise qui se développe dans l’automobile ; et ITC qui sera désormais avec nous. Il y a Blue line également, puis Atlantic Microfinance, FODIP et BECEIP, donc tous ces partenaires ont contribué à la réussite de cet évènement.

Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux jeunes guinéens pour les inviter à faire comme vous ?

L’appel que je vais lancer aux jeunes c’est d’entreprendre. Surtout aux petites et  moyennes entreprises guinéennes, c’est de croire d’abord en ce qu’elles font, c’est un premier élément. Le second, c’est de trouver l’information. Aujourd’hui, il y a certes le problème de financement ou d’appui technique, et tout cela devient un problème parce qu’on n’a pas accès à l’information. Aujourd’hui le FODIP accompagne les entreprises en mettant à leur disposition un fonds de garantie avec un moratoire de six mois, et puis un tau vraiment intéressant. Mais de fait que les petites et moyennes entreprises ne sont pas formalisées, et cela aussi c’est au-delà  du fait d’avoir seulement un RCCM et un NIF, la formalisation c’est de déclarer ses employés, assainir sa fiscalité, pour qu’on puisse t’accorder un crédit et une confiance. Mais tout cela n’est pas contraignant, parce que ça ne demande pas forcement des sommes colossales, parce que tout simplement les PME n’ont pas accès à l’information. Donc elles ne savent pas ce qu’il faut faire en réalité. Et ça veut dire qu’on n’est pas très bien organisé. Donc l’idéal c’est de rejoindre l’organisation la CPME, mais pour seulement les entreprises et les PME dynamiques. Il ne sert à rien d’appartenir à une organisation  comme la nôtre, si tu penses que tu t’attends à un emploi. Car au sein de notre organisation, ce sont des entreprises qui sont ambitieuses de contribuer au développement de notre pays.

Merci Monsieur Camara

C’est moi qui vous remercie

Entretien réalisé par Sylla Youn.

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