Gestion des ordures à Conakry : Les autorités sectorielles toujours en quête d’une solution durable
A Conakry, la problématique de gestion des ordures fait toujours couler d’encre et de salive surtout en cette période hivernale. Dans un entretien téléphonique, Souleymane Traoré, l’assistant technique de la Directrice générale de l’ANASP, tente de justifier cette déduction par le manque de volonté de certains citoyens de se faire abonner aux PME.
« Les ménages ne s’abonnent pas aux PME, ils préfèrent mettre les ordures dans les caniveaux », a-t-il fait savoir. « Du coup, quand il pleut, ces déchets se retrouvent un peu partout sur la chaussée », a-t-il ajouté, avant de dire que « malgré les efforts qui sont en train d’être fournis aujourd’hui par le gouvernement guinéen et par la société Albayrak qui emploie même des personnes pour le balayage, ces rues sont parfois sales »
Souleymane Traoré pense que pour une bonne politique de gestion d’ordures dans la capitale guinéenne, il faut nécessairement outiller les PME qui sont chargées de ramasser des ordures dans les ménages.
« D’abord, nous passons par les collectivités locales à travers le Code de Collectivités locales. Comme vous le savez, la gestion des ordures à partir des ménages relève un peu de la compétence des collectivités locales à travers le recrutement des petites et moyennes entreprises qui ont la charge de faire abonner les citoyens et partir régulièrement récupérer des déchets que ces citoyens produisent. Et tant que ces PME ne sont pas équipées et efficaces auprès des ménages, nous allons retrouver toujours ces déchets dans les caniveaux, et surtout dans les endroits non souhaiter ».
Pour parvenir à ses objectifs, l’ANASP envisage par ailleurs des dispositions, comme le stipule Souleymane Traoré. « En tant que service de contrôle, de régulation et d’appui conseil aux collectivités en matière de gestion des ordures, les dispositions consistent d’abord à leur apporter l’assistance technique à travers les partenaires technique et financier dont Enabel qui apportent la formation et l’organisation de la gestion de la pré-collecte à des élus locaux qui, à leur tour, doivent accepter les résultats de ces formations pour pouvoir les appliquer sur le terrain à travers effectivement un zonage », dira l’assistant technique qui, par ailleurs, incite les communes à appuyer les PME pour leur abonnement dans les ménages.
« Dans chaque commune, il y a un zonage qui a été proposé. Le zonage ça veut dire un certain nombre de quartiers qui va être mis à la disposition d’une PME qui va se charger de la collecte. Et puis au retour, les communes doivent appuyer les PME à ce que tous les ménages s’abonnent. Et quand le service est rendu effectivement ça va être payé, parce que nous recevons des plaintes de part et d’autre de la part des PME qui disent que les ménages ne s’abonnent pas, ils ne paient pas », dit-il. « De l’autre coté, les ménages disent qu’ils s’abonnent à des PME qui ne sont pas régulières, elles ne viennent pas à tout moment pour récupérer les déchets », a-t-il notifié avant d’ajouter.
« Il y a un zonage qui a été fait pour l’ensemble des communes de Conakry, c’est-à-dire les quatre Communes : Matoto, Ratoma, Dixinn et Matam, et un DAO a été élaboré par Enabel en collaboration avec l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique qui a été soumis à l’approbation des communes qui ont validé », a-t-il noté avant de rassurer sur les prochaines étapes de leur programme. « Aujourd’hui je peux vous dire que l’autorité de régulation des marchés publics a donné un avis de non-objection … Ce que nous attendons maintenant c’est le lancement de l’appel d’offre pour le recrutement des PME afin que le service de proximité soit rendu, non seulement pour permettre à des PME d’être performantes mais aussi pour permettre aux citoyens de vivre dans un environnement effectivement salubre ».
Sylla Youn, pour earthguinea.org