Fatoumata Chérif est une Guinéenne qui s’active dans la défense de l’environnement. Depuis un certain temps, elle a lancé sur la toile la campagne ‘’Selfie déchet’’,  qui vise  à lutter contre les tas d’immondices qui poussent comme de mauvais champignons après une pluie dans la capitale guinéenne, Conakry. Quelques mois après le lancement de cette campagne sur les réseaux sociaux, l’activiste  tire un bilan positif : « les citoyens sont davantage informés sur la gestion des déchets. Au niveau national, ‘’Selfie déchet’’ a eu un impact sur la prise des décisions des autorités qui ont mis en place une agence nationale de lutte contre l’insalubrité », se félicite-t-elle sur les antennes de radio France internationale, hier.  A en croire Mme Chérif, son initiative a provoqué le déclic qui a abouti au lancement d’une série de campagnes de nettoyage  dans les marchés de la capitale guinéenne par le gouverneur de la ville de Conakry.

Cette idée est née à la suite d’un constat qu’elle a fait sur la gestion catastrophique des ordures par les autorités guinéennes : «  je me suis dit que les citoyens ont fermé leurs yeux parce que sont habitués de côtoyer les saletés. Ce qui est anormal ! Pour moi, je devais de m’impliquer notamment par la communication, par l’information et par le plaidoyer. ‘’Selfie déchet’’ permet de montrer l’authenticité de l’image, montrer que je suis témoin, c’est pourquoi je fais parti de la photo.  L’insalubrité n’est pas cachée derrière la ville, mais elle est visible, flagrante : les tas d’immondices ses trouvent maintenant au cœur du centre ville, du centre administratif, dans les hôpitaux, les écoles, devant des mosquées’’, explique-t-elle.

Aujourd’hui, la campagne est transposée dans beaucoup d’autres pays  comme la Mauritanie, en République Démocratique du Congo (RDC) et bientôt au Togo. En Mauritanie, a-t-elle renseigné, il y a de cela deux jours que des activistes ont lancé une campagne similaire inspirée de notre action et qui est dénommée ‘‘Selfie Mbalic’’, ‘’Mablic’’ qui signifie en langues locales mauritaniennes « déchets ».  Selon elle, au terme d’une semaine de campagne de sensibilisation, les endroits dénoncés se sont vus nettoyer.  Comme pour souligner l’efficacité de l’action qui semble produire ses effets escomptés.

A  rappeler qu’à Conakry, la question de la gestion des ordures demeure encore une équation insoluble pour les pouvoirs publics. La seule décharge  existante, la minière, est aujourd’hui saturée et les populations continuent de jeter les ordures dans la rue. Silence on pollue !

Mamadou Yaya BALDE / VivAfrik

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