Une formation de deux jours a pris fin ce lundi 2 Août 2021 à Conakry sur le renforcement des capacités des assistants sociaux et des chargés de question d’enfance. Ces acteurs ont bénéficié de cette formation sur les violences basées sur le genre, notamment sur les impacts de l’excision et des mariages précoces.
La formation s’est tenue à l’initiative de l’inspection régionale de l’action sociale et de l’enfance de Conakry. L’objectif est de lutter efficacement contre toute pratique allant à l’encontre des mutilations génitales féminines, les violences basées sur le genre et les mariages des enfants.
Selon les spécialistes, ces pratiques sont néfastes à la santé de la jeune fille et elles ont pour conséquence la stérilité. Et parfois certaines femmes meurent par suite d’accouchement.
« On a organisé cette formation en prélude des vacances qui s’annoncent, puisque nous savons que les vacances sont une période où se font souvent l’excision des jeunes filles et les mariages des enfants. Donc cette formation vient à point nommé pour que les acteurs soient tous dans les quartiers pour stopper ces pratiques ».
Au terme de ces deux jours de formation, les assistantes auprès des structures communales en charge des questions d’enfance se disent mieux outillés. Plusieurs sont venues respectivement des communes de Matoto et de Ratoma.
« C’est un combat pour tout le monde. Un combat pour éradiquer ces fléaux dans nos communautés. Et nous, on s’enge dans la lutte contre ces fléaux néfastes qui nuisent à la santé de la femme », déclare la représentante de Matoto.
« Les mutilations génitales féminines n’ont rien de positive en tant que femme. Notre objectif, c’est de transmettre l’information, d’abord chez nous en famille au niveau de nos sœurs, de nos frères. Et moi personnellement, j’irais voir des personnes qui sont des leaders d’opinion pour leur transmettre ces informations pour conscientiser déjà la communauté », ajoute son homologue de Ratoma.
De leur côté, les responsables religieux comptent également restituer la formation reçue auprès des populations. Car selon eux, l’excision n’est recommandée nulle part à travers les écritures saintes. Ceux-ci d’ailleurs prônent la préservation de la santé de la femme.
Selon les dernières statistiques publiées par l’OPROGEM, le viol occupe la première place des violences basées sur le genre commises en Guinée. En 2019, 393 cas de viols ont été enregistrés dans tout le pays dont 363 déférés devant les juridictions.
Parmi les victimes, 294 victimes étaient des filles de moins de 18 ans contre 99 filles de plus de 18 ans. Concernant les auteurs, la majorité de ces cas étaient commis par des hommes de plus de 18 ans soit 256 cas contre 136 par des hommes de moins de 18 ans. Selon le même rapport publié il y a environ un an.
Sylla Youn, pour eartguinea.org