Longtemps réputé pour son affluence comme le plus grand débarcadère de Conakry, le port de Boulbinet peine encore à se débarrasser de ses vieilles habitudes. Du vol au viol, en passant par le racket et harcèlement sexuel, on nombre encore d’autres problèmes qui viennent s’ajouter aux difficultés liées au quotidien des marchandes de poissons. 

Toufefois, le problème de salubrité dans ce port n’est plus un souci à se faire, grâce à l’implication de certaines autorités dans le processus d’assainissement du débarcadère.

Au cours d’un reportage, notre rédaction a tendu son micro à quelques femmes en activité dans ce débarcadère pour s’exprimer sur leur vie quotidienne qui reste tout de même un défi majeur à relever.

Pour M’Mahawa Camara, habitante au quartier Tombolia, apparemment très régulière, affirme qu’elle parcoure chaque jour des kilomètres, de son domicile à son lieu de vente (au port), pour trouver de quoi nourrir sa famille. Elle déplore :

M’mahawa Camara, Femme Marayeuse

« Le transport aller-retour me fait chaque jour 15.000 Fg, sans compter ce que je mange. Et quand on vient, on ne gagne pas assez de clients. Il y a certaines femmes parmi nous qui ont leurs maris qui ne travaillent pas, même s’ils travaillent le peu qu’ils gagnent ne peut pas suffire la famille. Donc il faut que nous les femmes on vienne au secours à nos maris. C’est pourquoi je demande au gouvernement de nous aider pour que nous puissions écouler nos produits ».

Sa voisine tout près d’elle, Mamadama Camara, habitante à Simambossia, vit presque les mêmes réalités. Sauf que pour celle-ci, cette rareté de clients est due à la crise politique qui sévit actuellement dans le pays depuis un moment.

Mme Mamadama Camara, Femme Marayeuse

« Cette grève nous a beaucoup fatiguées. Quand tu veux sortir pour aller vendre ta marchandise, tu entends du coup qu’il y a la grève. Donc tu es obligée de rester à la maison pour ne pas te faire tuer. Tu as une famille à nourrir, et les produits que tu vends, c’est pour les  gens. Et nous aussi on prend ces produits avec eux pour chercher des intérêts. Et le jour que tu ne sors pas pour vendre, ta famille ne pourra pas manger », elle regrette.

A son tour, Nabountou Camara domiciliée à Kassa, se souvient plutôt des discours politiques avec des promesses exprimant la volonté d’apporter un changement positif à la vie des femmes qui, jusque-là, aucun résultat positif. Selon elle, cette couche est restée pourtant  un électorat important pour tous les présidents qui sont passés par là.

Mme Nabountou Camara, Habitante de Kassa

« Nous n’avons ni l’eau ni l’électricité. On nous a fait trop de promesses, jusque-là on n’a rien vu. Nous, on habite dans une île, s’il y a la grève ça nous inquiète parce que nous n’avons pas où aller.  Alors il faut que les autorités essaient de trouver un compromis à cette grève pour éviter la guerre dans notre pays. Les enseignants sont tout le temps en grève. Actuellement nos enfants ne vont pas à l’école. Et si dans une année tu paies 2 à 3 millions pour la scolarité, et que les enfants ne vont pas en classe, vous voyez ce que ça fait. Donc il faut qu’ils essaient de trouver une solution à ces crises », implore la dame.    

Pour Mayenni Camara, la question d’insalubrité au port de Boulbinet est presque résolue pour l’instant, car les poubelles sont installées partout et les équipes de balayage sont mobilisées pour rendre les lieux propres. Les camions qui sont programmés pour ramasser les ordures, viennent tous les jours. 

Mme Mayeni Camara, Femme marayeuse

« Aminata Touré (maire de Kaloum, ndlr) qui nous a aidées à avoir des poubelles. C’est grâce à elle. Il y a au moins une quinzaine de poubelles installées dans tous les coins du port ».  

Par ailleurs, elle dénonce le comportement de certaines mineures désertées qui envahissent le débarcadère. Ces dernières consomment presque tout, fument la cigarette, prennent la drogue et se livrent à tous genres de comportement inhumain.

« Aujourd’hui, il y a des jeunes filles qui ont abandonné leurs familles pour venir s’installer ici au port. Elles ont formé des clans avec des jeunes garçons pour voler les poissons et arnaquer les gens, fumer de la drogue. Cela nous travaille. On ne dit pas qu’il n’y a pas de vol à Boulbinet, mais de cette façon, il faudrait que des autorités s’impliquent pour réprimer ces genres de comportement ».

Mme Bangoura Sayon, partage le même avis que ses prédécesseurs. Elle demande à l’Etat de renforcer la sécurité portuaire afin que les femmes soient à l’abri de certains phénomènes qui affectent dangereusement à leur économie.  

Mme Bangoura Sayon, Femme Marayeuse

« Ce que nous demandons à l’Etat, c’est de mettre la sécurité. Actuellement, il n’y a pas de vente et les voleurs sont là à nous voler. Ils sont tous des jeunes bandits qui dérobent les portefeuilles, défoncent les véhicules des gens et fument la drogue. C’est un véritable problème que nous avons ici».

Pour terminer, il faut rappeler que certaines mauvaises conditions de travail conjuguées à un problème d’accès aux financements et aux équipements adéquats, contraignent de nombreuses femmes à réduire leurs ventes ou à abandonner tout simplement la pêche.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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