Ils sont nombreux des enfants qui continuent encore de déambuler dans les rues de Conakry. Parfois, ils sont mendiants, marchands ambulants ou encore charretiers utilisés à des fins peu honorables.

Sans masque de protection, ces enfants se promènent entre les véhicules dans les grandes circulations et les grands marchés de Conakry.  Leur âge varie entre 8 et 15 ans.

Rencontré dans un marché local avec un panier sur la tête rempli de Popcorn, cet adolescent d’une douzaine  d’années rejette la responsabilité sur ces parents.

« Moi, je vends du maïs (Popcorn, ndlr), quand je finis de vendre, je donne l’argent à mon homonyme à la maison pour les frais de mes fournitures scolaires et d’autres dépenses familiales », confie-t-il.

Par ailleurs, la principale raison évoquée par les parents reste la pauvreté. C’est le cas de cette mère de famille dont l’épouse est infirme depuis plusieurs années.

« Moi, je laisse mes enfants parce que la vie est devenue très dure actuellement en Guinée. Nous souffrons beaucoup, il y a plusieurs années mon mari est aveugle. Il y a des choses dont je dois m’occuper. C’est pourquoi je donne des marchandises à mes enfants pour vendre pour que nous puissions trouver de quoi manger et payer les frais scolaires ».

Pourtant, ces enfant sont exposés à plusieurs fléaux, notamment la maladie, le viol, le banditisme ou encore les accidents de circulation. D’autres sont parfois utilisés dans la consommation et la vente de drogue, selon cette responsable de droit de l’enfant.

« Les gens oublient que si quelqu’un te confie son enfant, l’intéressé voudrait que l’enfant bénéficie d’une éducation. Malheureusement, les gens ne s’acquittent pas de leur devoir, ils soumettent ces enfants à de pures formes de travail. Il y a même des filles qui sont mariées par contrat qui n’ont pas l’âge d’être mariées. D’autres conséquences, c’est qu’il y a des enfants qui sont utilisés dans la consommation et la vente de drogue, et qui sont exposés à tous les dangers du monde ».

Pourtant, la Guinée a ratifié plusieurs conventions internationales relatives au respect des droits des enfants. Sur le terrain, quelques initiatives ont été entreprises par les autorités pour le respect de ces conventions.

« Beaucoup de disposition sont prises, telles que la création de l’OPROGEN, la création de la division de protection des enfants au niveau de la gendarmerie, la mise en place d’un système de protection à base communautaire. Mais vous savez que les habitudes ont une racine très dure, ce n’est pas en un seul jour qu’on peut finir avec tout ça, il faut avoir de la patience.

Nous sommes en train de faire ensemble avec d’autres acteurs sur le terrain dans le cadre de la protection des enfants, réfléchir sur comment atténuer ces comportements, parce que c’est une atteinte au droit de l’enfant ».

Toutefois, le combat pour le respect des droits de l’enfant reste loin d’être gagné. Car l’application de toutes ces conventions et codes visant la protection des enfants font encore défaut dans notre pays.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

Leave A Comment