Plusieurs femmes sont descendues dans les rues de Gaoual le mardi 22 juin 2021, elles réclament la réouverture des mines d’or découverte récemment dans la préfecture. Une manifestation qui a été violemment réprimée par les forces de l’ordre qui sont intervenues à coup de gaz lacrymogène.
Selon nos informations, la manifestation avait débuté très tôt le matin par les femmes, qui s’est transformée du coup en une altercation entre les jeunes de Gaoual et les forces de sécurité.
Joint au téléphone, Ibrahima Sory Doumbouya, citoyen de la localité a fait savoir que tout est parti d’un constat des riverains qui accusent des étrangers d’exploiter les mines d’or dans la nuit, en complicité avec les forces de l’ordre chargées de protéger les lieux.
« Depuis le matin les femmes sont sorties pour protester contre la manière dont les autorités sont en train de gérer la situation des sites des mines d’or qui ont été découvertes à Gaoual ici. Elles accusent les forces de l’ordre chargées de sécuriser les sites d’être en complicité avec les jeunes venus de Siguiri, Mandiana, Kouroussa pour exploiter l’or à Gaoual », explique-t-il.
Très remontés, les habitants de Gaoual dénoncent les actes de corruption entre certains orpailleurs et les services de sécurité déployés pour la sécurisation de la mine d’or de Kounsitel.
« Ils paient Cinq cent mille ou six cent mille francs pour exploiter l’or la nuit, alors que l’Etat interdit cela. Et depuis ce matin les femmes sont sorties pour manifester, mais elles ont été dispersées par les forces de l’ordre », a-t-il ajouté.
Selon les informations reçues par notre interlocuteur auprès de certains citoyens sur place, c’est un groupe de jeunes qui a découvert ce trafic dans la nuit où les orpailleurs creusent et se partagent le butin.
« Ce sont les jeunes qui sont sortis la nuit pour aller voir ce qui se passe au niveau du site. Selon eux, qu’ils trouvent chaque force de l’ordre avec un jeune qui a sa machine qui détecte l’or, qui sont en train de travailler la nuit, qui creusent et qui se partagent le butin. C’est ce qui révolté les jeunes et les femmes pour dire que si on doit interdire, on doit interdire à tout le monde », dit-il.
Ibrahima Sory Doumbouya a fait savoir qu’aucun cas de mort n’a été enregistré, mais quelques blessés ont été signalés.
« Pour
le moment c’est à Gaoual centre que ça ne va pas, vous entendez même les tirs
en l’air. Au moment où je suis en train de vous parler, il n’y a pas eu
d’arrestation ni de mort, mais il y a eu deux blessés».
Il faut rappeler que depuis la découverte des mines d’or à Gaoual des personnes
sont venues de différents horizons de la Guinée, ainsi que les autres pays
voisins. Sauf que l’exploitation a été suspendue par le gouvernement en
attendant la régulation.
Sylla
Youn, pour earthguinea.org