72ème anniversaire des droits de l’Homme : « Reconstruire en mieux, promouvoir le développement durable » en débat à Conakry

L’humanité a célébré le jeudi 10 décembre 2020 le 72ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. En Guinée, c’est le Centre Culturel Franco Guinéen (CCFG) qui a servi de cadre pour la commémoration de cette date organisée par les volontaires des agences du Système des Nations Unies en Guinée, qui ont mis l’occasion à profit pour parler de quelques avancées intervenues dans le secteur.

La cérémonie a connu la participation de plusieurs membres du gouvernement guinéen, des représentants des ambassades, des organisations de la société évoluant dans le cadre de la promotion et la défense des droits de l’Homme et d’autres invités de marque.   

Le thème de cette année, intitulé « Reconstruire en mieux : promouvoir le développement durable », est lié à la pandémie de Covid-19. Il met l’accent sur la nécessité de reconstruire en mieux le monde dans un souci principal de préserver le droit humain.  

Patrice Vahard, le Haut représentant de la Haut-Commissaire des Nations Unies en Guinée, a exprimé sa reconnaissance envers le pays pour avoir amorcé quelques développements significatifs en matière de la défense des droits de l’homme.  

« En 2020, il me plait de signaler trois développements positifs qui sont intervenus. Il s’agit notamment du passage de la Guinée devant le conseil des droits de l’homme dans le cadre de l’examen périodique universel pour la troisième fois, et la présentation de son rapport périodique attendu depuis longtemps, au titre du pacte international, économique et socioculturel . Et en fin du lancement après le passage de la délégation guinéenne au haut-commissariat à Genève d’un projet pilote sur le droit au développement avec le soutien de mon agence ».

Selon Patrice Vahard, son bureau a également inauguré un certain nombre de partenariat innovateur avec le secteur privé guinéen basé sur une étude des droits de l’homme dans l’exploitation minière. Il affirme également qu’au sein de la famille des nations unies, ils optent principalement pour l’innovation et la jeunesse.

Par ailleurs, la représentante des organisations de la société a pris à son tour la parole pour citer quelques évènements ayant engendré des violences et atteintes graves aux droits humains pendant ces dernières périodes électorales de 2020 en Guinée.

« Il y a eu des blessés, des arrestations et détentions arbitraires, un harcèlement continue contre les opposants à un changement de constitution et à un troisième mandat. L’interdiction d’exercer le droit de manifestation, des entraves aux libertés d’expression et de formation à travers la limitation de l’accès à internet particulièrement les réseaux sociaux pendant la période électorale ainsi que des poursuites judiciaire contre les hommes de medias ».

En outre, les violences faites aux femmes et aux filles restent pour elle préoccupantes, particulièrement les violences sexuelles et viol. A cela s’ajoutent, à ses dires, les mouvements sociaux qui ont montré la vulnérabilité des femmes en période d’instabilité socio-politique et économique.

Pour la ministre des Droits et de l’Autonomisation des femmes,

Hawa Beavogui, la problématique de violence est une préoccupation de tous. Selon elle, plus de 130 millions de femmes et de filles vivant dans le monde ont subi à ce jour des mutilations génitales féminines. Et 2 millions de filles en courent le risque d’être mutilées chaque année.

« Les droit fondamentaux sont inhérents à tout être humain et constituent une reconnaissance universelle de l’égalité entre les sexes. La République de Guinée est résolument engagée dans cette dynamique, elle a ratifié la quasi-totalité des conventions et traités relatifs aux droits des femmes et filles. Elle favorise également la mise en œuvre des politiques et stratégies afin de faire progresser entre les sexes et l’autonomisation des femmes ».

« Nous réaffirmons l’importance des droits de l’Homme dans la reconstruction envisagée. Pour y parvenir  il y a lieu de lutter contre les inégalités et la pauvreté. Ce faisant les droits humains doivent être au cœur des politiques et stratégies de développement ».

Toujours selon la ministre, l’expression ‘’Reconstruire en mieux’’ amène davantage à consolider l’engagement, à renforcer les droits de l’homme et la réalisation des objectifs de développement durable tout en luttant contre les inégalités entre les sexes.

« La problématique de violence est une préoccupation de tous. L’exacerbation des violences prives les femmes et les filles  de leur vie, les empêche de faire prévaloir leur potentiel et développe ainsi un obstacle pour elle à l’émergence économique et durable ». 

Elle indique par ailleurs que les statistiques soutiennent que les violences domestiques, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, et autres formes de violences commises en raison du sexe sont restées très rependues en Guinée et à travers le monde.

« Nous relevons plus de 130 millions de femmes et de filles vivant dans le monde ont subi à ce jour des mutilations génitales féminines. 2 millions de filles en courent le risque d’être mutilées chaque année »

« En Guinée, suivant l’enquête démographie et de santé, 95% des femmes de 15 à 49 ans, et 39% des filles de 3 à 14 ans ont subi la pratique des mutilations génitales féminines. Il importe de préciser que celles-ci constituent une atteinte grave à l’intégrité physique et morale des victimes ».

Le Ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale, Mamadou Taran DIALLO, lui, estime qu’en Guinée il n’y a jamais eu une remise en cause ou un doute sur les droits de l’homme consacrés par la constitution, les lois nationales et les conventions auxquelles la Guinée a adhéré:

« Le thème de « reconstruire en mieux du COVID-19 » avec les droits de l’homme et ses 4 actions proposées par la Haut-Commissaire aux droits de l’homme font partie de l’action du gouvernement guinéen, à savoir : mettre fin à la discrimination sous toutes ses formes, lutter contre les inégalités, encourager la participation et la solidarité, promouvoir le développement durable.

Dans ce combat à gagner à tout prix et comme toujours, la Guinée sait compter sur le judicieux accompagnement de la communauté internationale qui ne lui a jamais fait défaut ».

En fin, il faut rappeler que la cérémonie a pris fin par une prestation artistique, suivie d’un cocktail organisé pour la circonstance.

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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