Alsény Prince Sylla, c’est son nom, est Opérateur culturel et Commissaire Général du Festi-Foire de Mamou. Une activité organisée chaque année par sa structure de production intitulée Galaxie Prod. Avec lui, nous avons parlé de l’organisation du plus grand évènement régional du Fouta prévu en décembre 2020.

Contrairement à la première édition qui s’est tenue l’année dernière dans la même localité, cette année plusieurs autres activités sont prévues basées notamment sur le volet environnement. A cet effet, un reboisement de plus de 10.000 plantes est prévu dont l’objectif est de contribuer à la lutte contre l’avancée du désert dans le pays.

Il y a eu bien d’autres sujets qu’on a pu évoquer au cours de notre entretien dont on vous propose de lire ci-dessous l’intégralité réalisée par notre reporter Younoussa Sylla.

Bonjour Monsieur Alsény Prince Sylla !

Bonjour Monsieur le journaliste !

Cette année, votre évènement prend en compte beaucoup plus le volet environnement, dites-nous comment se passent les préparatifs ?

D’abord, nous avons un concept qu’on appelle Festi-foire de Mamou, un évènement de foire régional qui est combiné avec le festival des arts et du tourisme de Fouta. Donc c’est un nouveau concept dans lequel nous développons plusieurs activités dont une partie qu’on appelle action sociale. Donc cette année l’action sociale est basée beaucoup plus sur l’environnement, c’est-à-dire le reboisement. Alors pour parler de reboisement, nous avons fait appel aux partenaires environnementalistes qui travaillent dans le domaine de reboisement afin de venir accompagner l’évènement, c’est le réseau national de la société civile pour l’environnement et le développement durable qu’on appelle RENASCED qui, aussi, est membre d’un réseau qu’on appelle Pacte Vert. Donc nous avons scellé un partenariat avec ces gens-là qui sont devenus partenaires avec le Festi-foire de Mamou. Pour la première année ils nous ont offert 2500 plants, et l’année qui va commencer ils vont nous offrir 10.000 plants afin que nous nous engagions dans le reboisement vers les fleuves de Konkouré et le Bafing.

C’est quoi votre objectif au juste ?  

Notre objectif est de participer à la protection de l’environnement. Aujourd’hui nous savons que que la Guinée est menacée par la progression du désert, donc il faut absolument que les ONG, les associations, les entreprises, les institutions, s’y mettent pour freiner l’évolution du désert en Guinée. Nous avons de grands fleuves à Mamou qui y prennent leurs sources comme le Bafing qui traverse plusieurs villes et qui arrive jusque dans certains pays. Nous avons le Konkouré qui est un grand fleuve également qui prennent tous leurs sources à Mamou, dont le nid est en train de tarir. Nous voulons donc profiter de nos organisations, côté action sociale, pour venir faire le reboisement. L’année prochaine, nous avons promis de planter 10.000 plants grâce à nos partenaires qui viendront eux-mêmes reboiser. Donc c’est pour nous de contribuer au développement de la ville, de poser des marques indélébiles pour les générations futures. Car tout ce que nous faisons aujourd’hui ce n’est pas pour nous mais pour la génération future.

C’est quoi la particularité de cette deuxième édition du Festi-foire contrairement à l’année dernière ?

Sans démagogie, nous sommes une agence qui innove, qui crée et qui agrémente ses organisations. Cette année, nous avons encore un évènement qui est très spécial que nous appelons le ‘’Marathon vert du Fouta’’. L’année dernière, nous n’avons pas fait ça mais cette année nous allons faire le marathon vert du Fouta qui est aussi inscrit dans le côté environnement. Dans ce volet, chaque coureur qui participe à la course est comme s’il a planté un arbre. On a dit dans ce slogan, chaque kilomètre parcouru égal à un arbre planté, car l’ambition pour nous est d’arriver aux 10.000 plants que nous avons parlé tout à l’heure. Côté sport, nous avons un concours inter-quartier d’artéophilie que nous avons mis au programme. Nous avons mis aussi un tournoi de de reconnaissance au préfet de Mamou pour le service rendu à la préfecture. Nous avons mis encore comme innovation cette année, le tourisme, c’est-à-dire il y aura deux journées d’excursion touristique intitulée la ‘’découverte du Fouta’’ de notre région, ça c’est pour les élèves. Ensuite, nous avons mis des séances de conte et beaucoup d’autres évènements pour attirer les jeunes vers des espaces de culture, de sport et de loisir pour vraiment essayer de sauver cette jeunesse qui, sans emploi, a le temps de se retrouver dans les activités négatives comme la drogue, le vol, le viol, les boites de nuit etc. Donc c’est pour faire des activités pour attirer ces jeunes vers la promotion et le développement de la ville et de la région du Fouta.

Quelle analyse faites-vous de la récente agression contre certains tenanciers des bars et motels de Conakry. Une agression survenue par ailleurs suite à l’ouverture clandestines de ces infrastructures fermées depuis quelques mois par une décision présidentielle dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire ?  

Aujourd’hui, avec la pandémie de Corona virus, toutes les entreprises sont en crise. D’abord je déplore l’acte que des personnes viennent agresser des gens dans l’enceinte des structures privées, ce n’est pas normal. C’est vrai que c’est les hommes en uniforme, mais c’est une violation de domicile. Au lieu de venir agresser quelqu’un, tout ce que vous pouvez faire, c’est d’interpeller la personne et l’amener à la justice, parce qu’il y a une décision par rapport à ça, au lieu de venir brutaliser, je ne suis vraiment pas pour ça. Ils doivent venir avec des plaintes dument signés, ils interpellent les tenanciers du bar s’il y a un jugement à faire qu’ils le fassent, parce que c’est normal qu’il y a un décret du président qu’il faut respecter. Donc de l’autre côté, il faut que l’Etat comprenne que ces gens-là ne vivent que de ça. Si ça fait trois ou quatre mois sans activité, il faut forcement qu’on les aide, il faut forcement qu’ils trouvent des solutions pour maintenir leur équilibre. Ils sont dans les maisons en location, ils ont des salariés, et quel est le plan que l’Etat doit faire pour accompagner ces structures hôtelières. Donc du coup, je ne suis pas pour l’ouverture clandestine parce qu’il faut respecter la loi. Je ne suis pas pour l’agression également parce qu’il y a des méthodes d’interpellation qu’il faut mettre en place, nous sommes dans un pays de loi et de démocratie. Et également j’appelle l’Etat à venir au secours de ces structures des tenanciers des bars et d’hôtel sinon ils sont sérieusement frappés par la Covid-19.

On sait que la Covid-19 continue encore de faire des victimes dans notre pays, quel appel lancez-vous à la population guinéenne dans le cadre du respect des mesures de sécurité sanitaire ? Car on sait qu’actuellement ces gestes barrières continuent d’être délaissés par certains citoyens ?

Je suis d’accord pour les mesures barrières, mais je crois que l’Etat doit commencer à se lancer dans un de déconfinement total. Nous ne pouvons pas continuer à vivre toute une année dans une crise sanitaire. Tout le monde a compris que Corona est une crise sanitaire, une pandémie mondiale. Il faut donc que les gens acceptent de prendre les mesures vis-à-vis pour se protéger. Egalement, il faut que l’Etat aussi commence à déconfiner. Nous avons par contre des maladies qui tuent beaucoup plus vite que le corona. Le palu par exemple fait des milliers de morts, la route fait des milliers de morts. Avec ça on n’a jamais interdit de voyager sur les routes. La tuberculose, les accouchements dans les hôpitaux etc. Donc il y a tous ces facteurs auxquels l’Etat doit faire face. Il faut qu’on parte à l’allègement pour que les gens reprennent leurs activités et que chacun respecte les mesures barrières. Maintenant qu’ils viennent contrôler les mesures barrières dans chaque endroit. Par exemple, s’ils ouvrent les hôtels et les motels, ce qu’ils peuvent faire c’est de venir contrôler est-ce que les gens portent leurs masques, est-ce qu’il y a des gels pour se laver les mains etc., mais qu’ils donnent la liberté aux gens de continuer à vivre et d’avoir de l’argent sinon il sera difficile vivre.  

Donc pour terminer, je dirais à la population de continuer à respecter les mesures de sécurité sanitaire, et à l’Etat de lever l’état d’urgence sanitaire sinon les gens vont se déconfiner eux-mêmes.

Merci Monsieur Sylla

Je vous remercie  

Sylla Youn, pour earthguinea.org

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